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- Lutte ouvrière n°2013
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Divers
D'un meeting à l'autre (le Mans et Saint-Étienne).
Le 23 février, la salle du Palais des Congrès au Mans était pleine, avec plus de 300 auditeurs attentifs venus écouter Arlette Laguiller.
Notre camarade de Renault, Yves Cheere, intervint pour parler d'un mouvement de débrayages qui se déroule en ce moment dans l'usine du Mans contre l'accord de flexibilité que veut imposer la direction. Puis un autre camarade parla en introduction de la situation dans le département de la Sarthe. Celui-ci a connu comme beaucoup d'autres de nombreux licenciements, en particulier dans des petites et moyennes entreprises. Quant à la ville du Mans, elle a connu l'année dernière les licenciements des dernières ouvrières de chez Philips. Tout le monde se rappelait le licenciement de plus de la moitié du personnel de cette usine de téléphones portables en 2001. Et depuis cette date, les restes ont été vendus et revendus avec à chaque fois des plans de licenciements. Au total, c'est plus de 3000 travailleurs qui ont été jetés sur le carreau dans cette entreprise en cinq ans.
C'est d'autant plus révoltant que, pendant des années, les pouvoirs publics, en particulier les collectivités locales, ont arrosé de subventions Philips et les différents repreneurs de l'usine au nom de la défense de l'emploi. Et cette politique de subventions au patronat continue puisque la Région, le département et la ville du Mans, c'est-à-dire la gauche et la droite locales, ont accepté de donner 2 millions d'euros à Renault pour qu'il puisse moderniser la fonderie de l'usine alors que le groupe a annoncé 2, 9 milliards de profits pour l'année 2006.
Après l'intervention d'Arlette, des travailleurs ont témoigné de leurs difficultés, en particulier des travailleurs handicapés au chômage qui ont bien du mal à survivre avec 600 euros par mois d'allocations. Et, l'Internationale reprise par la salle a clôturé ce meeting réussi.
Saint-Etienne.
C'est dans un lieu symbolique que s'est tenu, devant 250 personnes, le meeting d'Arlette Laguiller à Saint-Etienne, le 20 février : le centre de congrès situé dans les bâtiments de l'ex-Manufrance. L'entreprise a fermé, comme l'a rappelé Nathalie Arthaud, porte-parole régionale, qui a introduit la réunion, de même qu'ont fermé Creusot-Loire et les usines Giat de Saint-Etienne et Saint-Chamond, et comme avaient déjà fermé auparavant les mines. Le remplacement de ces grandes implantations industrielles par des plus petites, et l'obligation, pour beaucoup de salariés, de devoir faire des kilomètres pour aller travailler, ont changé le visage de la ville, qui avait une forte tradition ouvrière.
Malgré les vacances scolaires, de nombreux jeunes étaient venus, et aussi un public populaire, qui a applaudi chaleureusement la dénonciation par Arlette Laguiller de la politique du patronat et du gouvernement, en particulier quand elle est intervenue, en direct depuis la salle, dans le journal régional de France 3. Et parmi les questions posées depuis la salle, revenait la préoccupation de riposter au patronat. Les débrayages et les grèves actuels pour des augmentations de salaires, qui se déroulent dans l'agglomération stéphanoise comme dans le reste du pays, sont une première réponse à cette préoccupation.