Sarkozy-Vergès : Je t'aime, moi aussi.22/02/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/02/une2012.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sarkozy-Vergès : Je t'aime, moi aussi.

Rien de ce qu'a pu dire et proposer Sarkozy lors de sa venue n'a semblé heurter le Parti Communiste Réunionnais, du moins ses principaux dirigeants, dont aucun n'a émis la moindre critique à l'égard du représentant de l'UMP, en particulier pas Vergès, secrétaire du PCR et président de la Région Réunion.

Entre les deux hommes, les relations semblent avoir été apaisées. Oubliés les propos tenus par Sarkozy, il y a deux ans, affirmant que " la Réunion ne peut être représentée par un Parti Communiste, fût-il réunionnais ". Aujourd'hui, vis-à-vis de Vergès, le ton est tout autre. Sarkozy dit plutôt ne pas craindre " d'imaginer des ouvertures politiques avec tous ceux qui, par leur intelligence et leur pragmatisme, peuvent servir l'intérêt général " ; l'intérêt général se confondant évidemment ici avec l'intérêt qu'a Sarkozy d'être élu.

La Réunion, avec ses presque 800000 habitants, dont la moitié sont inscrits sur les listes électorales, vaut bien une accolade appuyée donnée à un Vergès consentant. D'autant que ce dernier représente tout de même le parti le plus influent de l'île. Et pour Sarkozy le geste était d'autant plus tentant qu'il savait fort bien que Vergès n'avait pas hésité, lors des élections présidentielles de 1995, à appeler à voter pour les " candidats de l'égalité ", au nombre desquels Vergès avait rangé Chirac.

De son côté, Vergès a oublié toutes les critiques formulées en 2004 à l'encontre du gouvernement Raffarin-Sarkozy et au " vote sanction " auquel il appelait alors l'électorat réunionnais. Depuis, d'importantes subventions sont arrivées pour la route du littoral et le tram-train, qui ont laissé Vergès dans un état d'indécision tel qu'il n'a pas encore annoncé le nom du candidat qu'il soutiendra à l'élection présidentielle. Dans le journal du PCR, Témoignages (17 février), les éloges n'ont pas manqué non plus à l'égard de Sarkozy : un " homme à forte capacité de séduction ", qui " sait évoluer ", qui tient des " propos qui élargissent les horizons d'une classe politique trop majoritairement, hélas, enlisée dans des ambitions personnelles ".

Ne se fait-on pas les amis qu'on mérite ?

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