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- Lutte ouvrière n°2012
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Leur société
Sarkozy à la Réunion : Mais qui sont les véritables assistés ?
Lors de son passage à la Réunion les 16 et 17 février, Sarkozy a réaffirmé son soutien sans faille aux riches et aux patrons. Pour la population par contre, pour les travailleurs, les chômeurs, les jeunes, il n'y avait strictement rien dans ses propos, si ce n'est quelques paroles condescendantes, voire méprisantes.
Ainsi, il est revenu sur ce qui semble être devenu un refrain pour lui : " La dignité des ouvriers et des employés qui partent tôt au travail, qui se serrent la ceinture pour qu'un jour leurs enfants n'aient pas à se la serrer. "
" L'avenir n'est pas au RMI ", a osé poursuivre Sarkozy, comme si les 73000 allocataires que compte l'île se délectaient de la difficile situation dans laquelle ils se trouvent, comme si les travailleurs étaient, eux, responsables du sort qui leur est fait. Mais qui paie les bas salaires, qui aggrave les conditions de travail et leur intensité, qui n'embauche pas autrement qu'au compte-gouttes et en contrats précaires et sous-payés, qui jette les travailleurs au chômage, au RMI, dans la misère ? Qui d'autre que ces patrons auxquels Sarkozy est venu apporter appui et assistance ?
Car pour eux, le candidat de l'UMP n'a pas lésiné. Il a bien entendu confirmé que le régime de défiscalisation outre-mer serait conservé, mais pas seulement. Pour faire bonne figure, il a plaidé pour l'instauration de zones franches globales dans les DOM, qui devraient concerner les nombreuses entreprises déjà fiscalement aidées par la loi programme pour l'outre-mer. Dans le même registre, Sarkozy s'est dit également favorable à la mise en place d'un système d'exonération des droits de douane pour les matières premières et les produits semi-finis, ainsi qu'à un nouveau mécanisme de crédit d'impôt, qui concernerait les entreprises tournées vers l'exportation.
Et après cela, après avoir gavé le patronat et les riches de cadeaux fiscaux de toute sorte, Sarkozy ose parler des assistés en pointant du doigt les quelques aides difficilement octroyées à ceux qui n'ont rien et que le système laisse sur le bord du chemin.