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Dans les entreprises
Plan " Hôpital 2012 " : L'hôpital public en danger.
Mardi 13 février, Xavier Bertrand, ministre de la Santé, a présenté le futur plan quinquennal d'investissement " Hôpital 2012 " d'un montant de dix milliards d'euros.
Ces investissements dans les établissements hospitaliers publics et privés doivent porter sur la mise aux normes de sécurité des bâtiments et équipements au regard des risques incendie, sismiques et liés à l'amiante. Ils prévoient aussi la climatisation de locaux, la modernisation des urgences et l'informatisation.
Concernant le personnel, si le ministre a déclaré qu'il fallait investir dans les logements et les crèches, par contre il n'a pas dit un mot sur l'extrême urgence d'investir dans l'embauche de salariés !
Mais l'enjeu essentiel pour Xavier Bertrand est une réorganisation nationale : " Ces investissements doivent accompagner la recomposition hospitalière, fournir l'occasion de rapprocher les structures et les équipes hospitalières tant publiques que privées, comme à Melun. " Cet exemple de Melun est la reconstruction d'un nouvel hôpital de 668 lits qui fusionnera l'hôpital public Marc-Jacquet et la clinique privée des Fontaines. L'opération, financée à 80% par les fonds publics, bénéficiera essentiellement aux propriétaires de la clinique privée et les activités les plus rentables lui seront réservées, comme la chirurgie programmée et la cardiologie.
Favoriser les établissements privés au détriment des soins et de l'hospitalisation publique, voilà en fait l'axe principal de ce plan. Comme l'est le plan en cours du ministre précédent, Mattei, " Hôpital 2007 ". Le résultat risque de favoriser des soins de plus en plus à deux vitesses, en fonction des moyens financiers des malades !
Les dix milliards d'euros de ce plan 2012 seront financés, pour cinq milliards, par l'assurance-maladie (les cotisations sociales sur les salaires) et pour cinq milliards par des emprunts à la charge des hôpitaux ! Quand on sait que deux hôpitaux sur trois ont terminé l'année 2006 avec un déficit de fonctionnement (1,2 milliard cumulé), ces nouvelles charges d'emprunts vont aggraver le manque de moyens du service public hospitalier.
Et l'État, qui doit plus de six milliards à la Sécurité sociale, ne met même pas la main à la poche pour ces investissements : l'argent des impôts va aux fabricants de canons (ou plutôt de sous-marins, porte-avions et autres Rafale) plutôt que de financer la santé publique !