Alcatel-Lucent - Ormes (Loiret) : Des suppressions d'emplois qui ne passent pas.22/02/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/02/une2012.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Alcatel-Lucent - Ormes (Loiret) : Des suppressions d'emplois qui ne passent pas.

Plus de deux cents salariés de l'établissement d'Ormes, près d'Orléans, ont débrayé à l'appel de l'intersyndicale et sont allés à la sortie de l'usine à la rencontre de la presse et de la télé, contents de recevoir le soutien des automobilistes et des routiers qui se manifestaient à grands coups de klaxon.

C'est un sentiment de ras-le-bol qui prédomine devant les plans de suppressions d'emplois qui se succèdent depuis plus de vingt ans. Nombreux sont ceux qui ont déjà dû accepter des changements de métier, des mutations, qui se rendent compte que cela ne suffit toujours pas, et qui disent " on ne nous laissera jamais tranquille ".

Il y a quelques années, la direction avait commencé par " externaliser " les monteurs. Ces travailleurs, qui tiraient les câbles et faisaient toutes les tâches de préparation du chantier dans et autour des centraux téléphoniques, n'avaient pas eu d'autre choix que d'aller s'embaucher dans les sociétés de sous-traitance. Dans bien des cas aujourd'hui, on voit donc arriver sur les chantiers nos anciens camarades, maintenant employés par ces sociétés à des salaires et dans des conditions bien inférieures.

Aujourd'hui, avec cette nouvelle coupe claire d'une centaine d'emplois, l'effectif du centre d'Ormes passerait au- dessous de 500. Cette fois-ci sont particulièrement visés les 300 techniciens itinérants qui assurent la mise en service derrière les monteurs. Dans ce secteur, la direction veut supprimer 92 postes.

Dans l'usine elle-même, qui comptait plus de 1200 personnes dans les années 1980, il ne subsiste plus que 300 travailleurs sédentaires qui assurent les tâches de base arrière et de réparation. La direction loue maintenant les locaux vides à plusieurs entreprises extérieures, une mutuelle, une entreprise de conseil juridique. Les salariés sentent l'étau qui se resserre.

Si le PDG a changé, les objectifs de la nouvelle direction n'ont pas varié : se débarrasser de tous les aspects techniques des métiers des télécommunications. Tchuruk, l'ancien PDG, avait commencé à mettre en place la " fabless company ", l'entreprise sans usines, en fermant la plupart des centres de production dans le monde. L'équipe qui a pris sa succession poursuit aujourd'hui en supprimant les emplois des techniciens et des ingénieurs.

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