Procès de l'Erika : Total a de quoi payer!16/02/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/02/une2011.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Procès de l'Erika : Total a de quoi payer!

Le groupe pétrolier Total annonce pour 2006 des bénéfices records de 12,6 milliards d'euros en progression de 5 % par rapport à 2005. C'est le plus important bénéfice jamais réalisé par une entreprise française. En 2005 Total avait déjà battu des records, avec 12 milliards d'euros de bénéfices, en progression de 31% par rapport à 2004. Les entreprises cotées au CAC 40 -les 40 plus grosses de la Bourse de Paris- avaient d'ailleurs fait aussi bien puisqu'elles annonçaient 84milliards d'euros de bénéfices, en hausse de 30% par rapport à 2004.

Les actionnaires de Total roulent sur l'or et se frottent les mains: le dividende par action, qui avait augmenté de 20% en 2005, a encore grimpé de 15% en 2006. Laurence Parisot, la présidente du Medef peut se féliciter que, jamais il n'y a eu autant de richesses en France. Mais seuls les actionnaires en profitent car, dans le même temps où ils font des bénéfices astronomiques, les trusts suppriment des milliers d'emplois.

Total, par exemple -avant de se séparer en 2006 de sa branche chimie, jugée trop peu rentable, et d'en faire une entreprise indépendante, Arkema- avait coupé ce qu'il appelait «les bras morts de l'entreprise», en mettant à la porte des centaines de travailleurs et en fermant des usines. Les actionnaires, eux, avaient reçu des actions gratuites d'Arkema en proportion de leurs titres Total, ce qui correspondait à un dividende supplémentaire.

En 2006, à l'annonce des résultats de Total, en pleine flambée du prix de l'essence, l'association UFC-Que Choisir avait proposé une taxe exceptionnelle de cinq milliards d'euros sur les bénéfices des trusts pétroliers. Le ministre des Finances, Breton, avait bien sûr enterré l'affaire, se contentant de l'engagement des compagnies pétrolières à réduire les prix du litre d'essence à la pompe.

Aujourd'hui, avec l'ouverture du procès de l'Erika où Total a le culot de plaider «non coupable», l'annonce de ses bénéfices records rappelle que le trust pétrolier a largement les moyens de payer pour la catastrophe causée en Bretagne mais aussi pour maintenir l'emploi. Car si le coût de la catastrophe de l'Erika est évalué à un milliard d'euros (et le double si on y ajoute le préjudice écologique), depuis 1999, les bénéfices de Total ont, eux, représenté des dizaines de milliards d'euros.

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