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- Lutte ouvrière n°2010
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Dans les entreprises
Sodetal - Bar-le-Duc (Meuse) : Quand le patron licencie... un représentant du Medef !
Dans les six derniers mois, chez Sodetal, quelques hauts cadres ont été remerciés plus ou moins aimablement par la direction de cette entreprise de tréfilerie où travaillent 435 salariés et qui entend délocaliser une partie de sa production en Slovaquie.
L'un de ces hauts cadres, parmi les mieux payés de l'entreprise, a été licencié pour avoir refusé d'effectuer des virements pour deux millions d'euros. Le directeur financier de Rédaéli, la maison mère, exigeait qu'une telle somme soit envoyée sur le compte de la nouvelle filiale du groupe basée en Slovaquie. N'ayant aucun document juridique pour justifier ces virements, le cadre a craint de se rendre complice d'un possible abus de bien social. «Refus d'obéissance» «Insubordination»: la direction a répondu par le licenciement, rappelant ainsi à ce haut cadre que même lui n'était qu'un exécutant.
Le cocasse de l'affaire, c'est que la direction ne s'en est pas tirée à si bon compte, vu que le cadre a porté son affaire en justice: il est représentant syndical... du Medef pour le collège encadrement! Notre cadre, qui ne risque vraiment pas de se retrouver sur la paille, a réclamé aux Prud'hommes la somme de 550000 euros.
À la Sodetal, des travailleurs des entreprises extérieures ont déjà été «remerciés» et les rumeurs se succèdent faisant état d'autres suppressions de postes. Grâce au Medef, ils savent désormais quelle somme il serait juste de réclamer si des licenciements étaient programmés.