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Leur société
Rafle de sans-papiers : Les Restos du coeur utilisés comme appât
Mardi 30 février entre 19 et 21 heures, la police a arrêté vingt et un sans-papiers à Paris, place de la République, au moment où les Restos du coeur faisaient leur distribution habituelle de repas. De nombreuses patrouilles de policiers contrôlaient les «suspects» dans les couloirs et aux sorties du métro. Ceux en situation irrégulière étaient embarqués illico dans des fourgons dissimulés non loin, derrière des cars de tourisme.
Alertés, quelques dizaines de militants du Réseau éducation sans frontières (RESF) sont intervenus. RESF a protesté dès le lendemain, posant la question: «Les Restos du coeur servent-ils d'appât à la police de Sarkozy?» Les Restos quant à eux ont dénoncé ces opérations policières, qui aboutissent à ce que beaucoup de démunis n'osent plus venir aux distributions.
La préfecture de police de Paris a parlé d'opération de routine et assuré que cette rafle «n'avait aucun lien avec la distribution des Restos du coeur». Aucun lien? Mais une rafle semblable avait déjà eu lieu quinze jours plus tôt. Avec une différence tout de même: la police avait alors été bien visible et les démunis, avec ou sans papiers, avaient préféré manquer la distribution plutôt que de tomber dans ses pattes. Ce soir-là, les Restos n'avaient distribué que 150 repas, au lieu des 400 habituels.
Tous les moyens sont bons pour Sarkozy dans la chasse qu'il organise contre les sans-papiers, qui coïncide avec la chasse aux voix des électeurs d'extrême droite.