Ségolène Royal aux Antilles : «FANM DOUBOUT» courbée devant les riches et les possédants31/01/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/02/une2009.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Ségolène Royal aux Antilles : «FANM DOUBOUT» courbée devant les riches et les possédants

Extrait de l'article publié dans Combat Ouvrier, journal publié par nos camarades trotskistes de la Guadeloupe et de la Martinique.

Ségolène Royal, tout comme Sarkozy il y a un an, est venue aux Antilles après avoir bien pris soin de gommer certaines causes sensibles de mécontentement et s'est proclamée «fanm doubout» (femme debout, en créole). Sarkozy avait reporté une fois son voyage après avoir mesuré les conséquences aux Antilles de ses propos méprisants sur la «racaille» et le «Kärcher», et surtout après avoir changé la loi sur les bienfaits positifs de la colonisation, qui avait donné lieu à d'importantes manifestations. Royal, elle, s'est bien assurée que l'exclusion du Parti Socialiste de Frêche, député PS qui avait critiqué le fait qu'il y a trop de Noirs dans l'équipe de France de football, ne ferait aucun doute. Là aussi, les manifestations de mécontentement commençaient à se faire entendre. Et puis, il fallait venir dans un climat serein, y compris parmi les siens, les socialistes et la gauche alliée. Bref, il n'y avait pas une voix à perdre.

Royal n'a pas lésiné pour appuyer sur les thèmes de «l'identité», de la «reconnaissance «, du «respect »; sur sa sympathie à Christine Taubira mère de la loi sur l'esclavage comme crime contre l'humanité, sur l'éloge à Césaire, le fait de rendre obligatoire son Discours sur le colonialisme, sur les grandes figures du passé ayant lutté contre le retour à l'esclavage, ou sur les plus récentes.

La gauche antillaise socialiste ou apparentée le lui a bien rendu. Césaire présidera son comité de soutien. Lurel, le président socialiste de la région Guadeloupe, lui a réservé un accueil populaire. Royal est venue resserrer les boulons des liens politiques et électoraux qui existaient déjà. Peut-être y aura-t-il pour quelque notable antillais en vue un petit strapontin ministériel, pour matérialiser la «France métissée» dont elle se dit la représentante.

Mais derrière les frétillements d'aise des notables de la gauche locale, les podiums, les danses folkloriques et les pas de danse des uns et des autres, derrière l'apparence du changement, de la nouveauté qu'elle veut donner, en réalité Royal et le PS ont un vieux programme, poussiéreux, sans audace.

Elle remettra en vigueur les emplois-jeunes a-t-elle dit. Mais, comme on se souvient, les emplois-jeunes c'était pour les moins de 30 ans et pendant cinq ans. Et après? Combien de jeunes ont été licenciés! Et combien d'autres ont dû se battre pour tenter d'obtenir un contrat à durée indéterminée après! Quant à exonérer les entreprises, c'est ce que la gauche a fait à chaque fois qu'elle a été au pouvoir. Et cela n'a pas fait baisser le chômage. Il s'agissait purement et simplement de cadeaux aux entreprises.

Royal donnera aussi une enveloppe de 10000 euros aux jeunes qui veulent monter une entreprise. Mais combien essaient et se trouvent confrontés après à tellement de difficultés qu'ils abandonnent? Royal fera en sorte que les crédits alloués au logement social ne soient pas détournés de leur objectif. Mais tout en reconnaissant qu'il y avait 25000 mal-logés, a-t-elle déclaré qu'elle ferait construire d'urgence 25000 logements? Non.

Pourtant, aux Antilles comme en France, c'est bien un plan d'urgence qu'il faut mettre en place pour lutter réellement et efficacement contre le chômage, et pour le logement.

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