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- Lutte ouvrière n°2009
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Leur société
Santé et situation sociale : Les écarts s’accroissent
Le dernier bulletin de l'Institut de veille sanitaire revient sur les inégalités sociales devant les maladies et la mort, selon le degré d'instruction ou selon la profession, manuelle ou non manuelle. Face à certaines maladies -cancers, maladies cardiovasculaires, pulmonaires ou cérébrovasculaires-, tout le monde n'est pas logé à la même enseigne. Mais le plus grave est que, malgré la diminution de la mortalité générale depuis les années 1980, les écarts se sont maintenus et même aggravés, en particulier en France, même si les causes de ce phénomène ont parfois varié.
Ainsi, les chercheurs ont constaté une influence croissante, au cours des années 1990, du diabète et des maladies respiratoires comme facteurs de la surmortalité des ouvriers et des employés par rapport aux cadres supérieurs. Les conditions de travail, les conditions de vie, un recours plus tardif au dépistage et à la prévention expliquent cette situation. L'espérance de vie est, en moyenne, pour les hommes, de 77 ans, mais les ouvriers vivent sept ans de moins que les cadres; pour les femmes, la moyenne est de 84 ans, mais une ouvrière vit trois ans de moins qu'une femme cadre. Quant aux SDF, d'après les données disponibles, leur espérance de vie est de 45 ans.
Quand les patrons et les hommes politiques à leur service s'appuient sur l'allongement de la durée de vie comme argument pour repousser l'âge de la retraite, pour qui parlent-ils? Pas pour un grand nombre de travailleurs dont les années de retraite seront écourtées ou rendues plus difficiles à vivre en raison de la maladie. Et à ceux qui, privés de travail depuis des années, se retrouvent à la rue, un pays aussi riche que la France n'offre qu'une espérance de vie comme on en trouve dans le Tiers-Monde.