Sarkozy s'est déplacé dans l'Aisne, à Saint-Quentin, accompagné de Xavier Bertrand, qui est non seulement ministre de la Santé, coresponsable de sa campagne, mais aussi adjoint au maire de la ville. Celui-ci l'a orienté vers une des rares entreprises de l'Aisne, Le Creuset à Fresnoy-le-Grand, qui embauche et où les salariés sont passés aux 40 heures avec des heures supplémentaires. Et le ministre de l'Intérieur d'expliquer pourquoi il visitait cette usine: «Je sais que vous venez de revenir aux 40 heures. Mon truc à moi, c'est plutôt le travail.»

Pour faire son show dans une des régions les plus ouvrières et où le taux de chômage de 13,5% est un des plus élevés du pays, il préférait effectivement visiter les travailleurs de cette fonderie plutôt que par exemple ceux de l'entreprise textile Le Bourget, située à moins de 500 mètres de là et où les effectifs ont fondu en une dizaine d'années!

Ce choix n'a pas échappé aux travailleurs de la région. Son attitude de ministre-candidat qui veut flatter le monde du travail pour lui faire avaler ses idées a du mal à passer.

La direction de l'usine Le Creuset a offert à Sarkozy une marmite fabriquée à l'usine. Mais ça ne rendra pas meilleur le ragoût qu'il nous sert.