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Leur société
Parti Socialiste : Cuisine Frêche et plats nauséabonds
C'est vraiment sans se hâter que le Parti Socialiste a finalement exclu Georges Frêche, le président PS de la Région Languedoc-Roussillon. Il avait traité les harkis de «sous-hommes» et déclaré au journal Le Midi-Libre qu'il y aurait «trop de Blacks dans l'équipe de France de football».
En février 2006, quand, lors d'une cérémonie officielle, Frêche avait insulté les harkis, cela n'avait pas fait broncher Jack Lang, alors candidat à la candidature du PS, qui se trouvait à ses côtés.
À cette occasion, Lang, ex-ministre de Mitterrand, puis de Jospin, et actuel conseiller spécial de Ségolène Royal, se montra atteint d'une surdité non pas personnelle, mais toute professionnelle. Car si l'affaire fit grand bruit, la direction du PS prit tout son temps avant de suspendre Frêche de ses instances dirigeantes nationales. Et cela ne l'empêcha pas d'accepter que le même individu prenne la présidence du comité régional de soutien à Ségolène Royal.
Les éléphants, surtout ceux du PS, ont le cuir épais. En tout cas, ils ne semblent guère chatouilleux. Ils ont attendu un an que la justice condamne Frêche, le 25 janvier, à 15000 euros d'amende pour avoir insulté les harkis, avant de l'exclure, deux jours plus tard. Mais seulement alors pour ses attaques contre les Noirs. Il vrai que Ségolène Royal partait aux Antilles...
La lenteur à réagir des dirigeants du PS n'est pas passée inaperçue. Pas plus que les atermoiements de Ségolène Royal, qui avait d'abord déclaré vouloir «en rester là» avec la simple mise en congé de PS décidée par Frêche lui-même afin, disait-il, «de ne pas gêner» la campagne de la candidate du PS à la présidence de la République.
En fait, l'appareil du PS en Languedoc-Roussillon fait bloc derrière Frêche et n'envisage nullement de le démettre de son poste de chef de l'exécutif régional. Pour Robert Navarro, secrétaire du PS de l'Hérault et député européen, «l'injuste condamnation [de Frêche] n'est pas définitive». D'autres responsables du PS, élus de Montpellier, ont d'ailleurs affirmé leur totale solidarité avec Frêche, en le présentant notamment comme un quasi-martyr de la cause des rapatriés.
La direction du PS sait qu'elle contrôle la région grâce aux amis de Frêche et elle n'a nulle intention de s'en priver simplement parce que ce dernier est enclin aux dérapages verbaux. Elle espère donc que d'avoir exclu Frêche «à reculons» ne fasse pas trop de remous. Et surtout que cela ne gêne pas les appels à soutenir Ségolène Royal que Frêche a réitérés après sa condamnation.