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- Lutte ouvrière n°2009
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Dans les entreprises
Liebherr Aerospace – Toulouse : Grève pour l’augmentation des salaires
En décembre, à l'occasion des négociations salariales, le patron de Liebherr Aerospace à Toulouse s'était fendu d'une lettre de remerciement à ses salariés pour les résultats obtenus: 16,8millions d'euros en 2006 contre 8,8millions en 2005, soit plus de 90% d'augmentation!
Cette entreprise du secteur aéronautique où travaillent 700salariés, dont 200 en production, produit principalement des systèmes de pressurisation et de climatisation pour tous types d'avions et d'hélicoptères, civils et militaires. Le principal client est, bien entendu, Airbus.
La lettre de remerciement du patron ne compensait guère le ridicule des augmentations de salaires envisagées: 2,6% d'augmentation générale et une prime de 500 euros.
De son côté, la CGT réclamait 6% d'augmentation de la masse salariale et 100 euros pour tous. La majorité des travailleurs sur les deux sites de l'usine (Toulouse et Campsas) rejetait les «miettes de la galette du patron». Le mardi 23 et le mercredi 24, la quasi-totalité des travailleurs du site de Campsas se mirent en grève à une centaine et débarquèrent sous les applaudissements à l'assemblée des grévistes de Toulouse.
Cela renforça le moral de tous les grévistes (essentiellement en production) qui firent la tournée des ateliers et surtout des bureaux. Cela décida ceux de Toulouse à passer eux aussi en grève totale. Le jeudi 25, deux cars furent affrétés et c'est sur le site de Campsas, d'où ne sortait plus aucune production, que quelque 300grévistes se retrouvèrent pour un pique-nique improvisé. Quand on passa au vote pour la suite, c'est une écrasante majorité qui choisit de poursuivre la grève le jour suivant.
À l'embauche, vendredi 26 janvier, ce sont des groupes compacts de grévistes qui distribuèrent des tracts aux autres salariés devant les caméras de M6 puis de FR3, puis confectionnèrent des banderoles réclamant les 100euros pour tous. Le nombre de grévistes n'avait pas fléchi, la production était toujours à l'arrêt.
Pour autant, une partie des négociateurs de la CGT crut bon de baisser la revendication à 60euros, pensant attirer la direction vers elle. Celle-ci, qui n'avait que faire de telles avances, confirma au contraire son refus, lundi 29. Les grévistes ne se sentirent pas d'aller plus loin.
Pourtant, cette semaine de lutte a prouvé qu'il est possible, collectivement, de bloquer la production et d'unir dans un même combat les salariés des deux sites. Ceux qui ont lutté ont eu mille fois raison, et la leçon servira à l'avenir.