Le 12 décembre 1999 le pétrolier Erika, affrété par le groupe Total, faisait naufrage et déversait 30000 tonnes de fioul sur les côtes de Bretagne. Aujourd'hui, alors que le procès de l'Erika va s'ouvrir le 12février, des chercheurs publient une étude sur le caractère particulièrement cancérogène de ce produit.

Ceci inquiète légitimement les milliers de personnes qui avaient participé, bien souvent bénévolement, au nettoyage des plages. D'autant qu'elles se souviennent qu'à l'époque ce n'est qu'au bout de quelques jours que des masques protecteurs et des gants leur avaient été fournis.

Pourtant la toxicité de ce fioul était évidemment connue, ne serait-ce que de Total, puisque, dans ses installations, ce produit porte la mention: «Ne pas inhaler de vapeur. Eviter le contact avec la peau et les muqueuses. Porter des protections et des vêtements appropriés».

Le groupe Total conteste le caractère cancérogène de son produit. Ne doutons pas qu'il trouvera des experts pour l'approuver et même, s'il y met le prix, pour démontrer que l'Erika n'a jamais fait naufrage et que le fioul qui a pollué les plages bretonnes et intoxiqué riverains et bénévoles venait de la dégradation naturelle de la fiente de goélands.