Dans le 18e arrondissement de Paris, cela fait maintenant près de deux ans que la distribution postale a été réorganisée. Comme le furent l'ensemble des services de La Poste les uns après les autres durant cette période. À Paris 18, cela s'est fait avec 36 suppressions d'emplois.

Les nouvelles tournées mises en place sont moins nombreuses. Elles ont été systématiquement rallongées et sont plus chargées. Petit à petit les facteurs titulaires d'une tournée ont pu faire face au volume accru de courrier à distribuer quotidiennement. Pour les nouveaux embauchés, c'est beaucoup plus pénible.

Mis immédiatement sur des quartiers qu'ils ne connaissent pas et qui peuvent changer chaque jour, voire plusieurs fois par jour, ils doivent s'adapter très rapidement. Le plus souvent, ils ne peuvent pas matériellement assurer la distribution du courrier dans les horaires prévus. Ils terminent bien après l'heure et risquent de voir leur contrat d'embauche prendre fin car, aux yeux de la direction, ils ne font pas l'affaire.

De toute façon, la majeure partie des facteurs ont dû renoncer à leur pause, commencer à préparer leur tournée bien avant l'heure de prise de service et, certains jours, la terminer après l'heure de fin de service.

Fréquemment certains chefs doivent donner un coup de main pour aider à préparer une tournée assurée par un rouleur, autrement dit un remplaçant qui ne connaît pas bien le quartier.

De plus, depuis quelque temps, la partie du courrier qui doit être triée manuellement est livrée plus tard le matin, ce qui retarde d'autant la préparation des tournées, particulièrement pour les rouleurs.

Deux ans après, la suppression des 36 emplois se fait toujours négativement sentir.

Tout au long de ces derniers mois, l'expérience a montré que les craintes des facteurs étaient fondées et montre la nécessité d'envisager une riposte de l'ensemble des postiers, qui souffrent des mêmes problèmes.