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Dans les entreprises
General Motors (Strasbourg) : Les travailleurs obtiennent 75 euros d’augmentation
Jeudi 18 janvier après-midi, la grève a pris fin à la GM de Strasbourg. Commencée le 11 janvier, alors que la direction menaçait de faire un hold-up sur les jours de RTT et ne proposait que 0,8% d'augmentation générale, elle avait comme revendication une augmentation de 100 euros pour tous, le maintien des RTT et le refus de la récupération par la direction d'une partie des indemnités de la Sécurité sociale (liées au régime local d'Alsace-Moselle) ainsi que le paiement des heures de grève.
Dès le lundi 15 janvier, la direction lâchait 75 euros pour tous au 1er juin, le renoncement aux attaques contre la RTT et les indemnités de Sécu ainsi que l'avance de deux mois du versement de la prime d'intéressement. Cela dans un contexte où la grève, partie du Montage, avait gagné une partie des employés et même des cadres. Du jamais vu à la GM!
Mardi et mercredi, la grève continuait sans que la direction ne bouge. Les halls d'entrée et sortie de l'Expédition ont été bloqués le mercredi, pour empêcher les expéditions du stock -la production étant quasiment à l'arrêt. Mais une certaine lassitude commençait à se faire jour parmi les grévistes, qui avaient à subir les pressions de l'encadrement mobilisé par la direction. Par ailleurs la CFDT, qui a suivi la grève au départ, militait de fait pour la reprise du travail en faisant de la propagande pour l'organisation d'un vote à bulletins secrets.
Le vote s'est déroulé dans la plus grande confusion, les bulletins n'étant même pas dépouillés, certains grévistes ayant déjà repris le travail, tandis que d'autres ne se voyaient pas continuer la grève pour 25euros de plus et le paiement des heures de grève, dans la mesure où toutes les autres revendications avaient été obtenues.
Mais la partie la plus combative des grévistes a décidé de ne reprendre le travail que le vendredi. Comme le disait la CGT, qui défendait le vote à main levée, même si la fin de la grève s'est mal passée, ce qui a été obtenu ne l'a été que grâce à la grève. Et les travailleurs éprouvent une grande satisfaction d'avoir pu dire leurs quatre vérités et tout ce qu'ils avaient sur le coeur aux directeurs et aux chefs et de leur avoir fait rentrer dans la gorge un peu de leur arrogance et de leur mépris.
La GM a été contrainte de reculer, ce qui a surpris jusqu'aux grévistes eux-mêmes, tant la propagande est forte dans l'automobile pour dire que c'est la crise et qu'il faut tout accepter. Le bilan est donc largement positif.