La chaîne Arte vient de diffuser un film, mélange de fiction et de bandes d'actualités, sur la mort des deux jeunes à Clichy-sous-Bois, en octobre 2005, qui déclencha plusieurs semaines d'émeutes dans les banlieues.

Cela a permis de revoir et de réentendre les déclarations des ministres à l'époque, entre autres celles de Nicolas Sarkozy.

Dans une de ses premières apparitions à la télévision, il affirmait que les deux jeunes, morts électrocutés dans un transformateur EDF, n'étaient absolument pas poursuivis par les policiers, qui étaient déjà rentrés au commissariat depuis vingt minutes, avec d'autres jeunes interpellés.

La suite prouva que Sarkozy avait délibérément choisi la version policière et mensongère; en réalité, les policiers poursuivaient bien les jeunes; ils les avaient vus entrer dans le transformateur, au risque de leur vie, comme l'indiquaient les conversations enregistrées entre les véhicules de police, sans chercher à les secourir. Et si ces jeunes fuyaient, ce n'était pas parce qu'ils venaient de commettre un vol sur un chantier, comme le prétendaient les policiers, mais parce que, n'ayant pas leurs papiers sur eux, ils voulaient échapper au contrôle et au poste de police.

Non seulement, Sarkozy avait jeté de l'huile sur le feu en traitant les jeunes des banlieues de «racaille», mais à la provocation, il ajoutait le mensonge.