L’intronisation de Sarkozy - Toujours le même dada : Tout pour les patrons!17/01/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/01/une2007.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

L’intronisation de Sarkozy - Toujours le même dada : Tout pour les patrons!

Il y en avait pour tous les goûts et pour tout le monde dans le discours d'intronisation que Sarkozy a prononcé devant les militants de l'UMP au Parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 14 janvier.

Abandonnant cette fois sa défroque de père fouettard de droite, qui fréquente les terres du FN, il a endossé ce jour-là celui d'homme de conciliation. Finie la «rupture tranquille», il proclame que désormais, «Ensemble, tout est possible». Tel est son nouveau slogan de campagne. Et se lançant dans une longue litanie, il s'est référé à des hommes et des femmes de la droite et de la gauche. «Ma France» a-t-il déclamé, «c'est celle de De Gaulle, de Jeanne d'Arc, de Chaban-Delmas, c'est celle aussi de Jaurès, de Guy Môquet, jeune militant du PC fusillé par les troupes nazies à Châteaubriant, en 1941». Il eût pu ajouter que sa France, c'était aussi celle de Bouygues, de Lagardère, de Dassault et de quelques autres dont il aspire à représenter les intérêts.

Tout le monde a eu sa part, personne n'a été oublié dans cette homélie, aussi bien «l'ouvrier qui a peur que son usine ferme», que «les femmes qui doivent avoir les mêmes droits et les mêmes salaires que les hommes» et la jeunesse qui a droit à des diplômes non dévalorisés. Mais les mieux lotis dans cette distribution de promesses et d'encouragements sont quand même les patrons. Car Sarkozy ne les a pas oubliés. On le retrouve alors tel qu'en lui-même. Il faut, dit-il, «qu'en France on travaille plus.» Mais les deux millions et plus de chômeurs officiels, qui sont dans la réalité plus près des quatre à cinq millions, n'ont pas choisi leur sort! Qu'à cela ne tienne, Sarkozy a sorti de nouveau sa solution miracle: «Quand les entreprises savent qu'elles pourront licencier en cas de difficultés, elles embauchent plus facilement», a-t-il répété une nouvelle fois. Comme si les patrons n'embauchaient pas à cause des difficultés qu'ils auraient à licencier! Ils le font à tour de bras, sans la moindre réticence et sans que la réglementation actuelle les freine beaucoup. Et ils n'ont pas besoin d'être en difficulté pour licencier. Combien de licenciements sont effectués dans des entreprises florissantes?

Ensemble, on peut réussir, dit Sarkozy, mais c'est un peu à la manière du cavalier et de son cheval. Et pas besoin d'un dessin pour deviner qui, dans son esprit, est le cavalier et qui est le cheval.

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