Mardi 9 janvier, une assemblée regroupant cent personnes s'est tenue dans la grande salle du Centre culturel de La Poste, située dans l'enceinte du Centre de Chèques Postaux de La Source, à Orléans, devenu «La Banque Postale».

Ce centre, ouvert au début des années 1970, comporte un gymnase, une bibliothèque, une salle de spectacles et plusieurs salles où des associations organisent de nombreuses activités: photo, philatélie, audiovisuel, etc.

La direction des Chèques Postaux a décidé de tout casser pour en faire un centre d'archives, prétextant que les locaux utilisés à 2 km de là pour stocker les dossiers lui coûtent trop cher.

Les deux employées de la bibliothèque, qui compte 1300 inscrits, ont été les premières à réagir. Elles ont lancé une pétition, prise en charge dans les services par de nombreux employés, et qui en quelques jours a recueilli 1400 signatures. Autant dire que tout le personnel a signé. Les bibliothécaires sont allées remettre la pétition à la direction, accompagnées des délégués syndicaux. Le directeur a ironisé en déclarant qu'il était facile d'obtenir 1400 signatures, «comme si on demandait à un malade s'il voulait être guéri». Il a ensuite fait convoquer les cadres qui «avaient osé signer la pétition». Mais l'attitude de la direction n'a fait que renforcer la solidarité entre tous ceux qui sont opposés à son projet.

L'assemblée générale du 9 janvier, à l'appel des syndicats, a décidé que l'on s'inviterait à la réunion du directeur, prévue deux jours plus tard, où il devait présenter ses voeux au personnel d'encadrement. Le lendemain, de nombreux cadres se sont réjouis de notre présence car «les voeux de la direction, c'était triste à mourir».

France 3 Centre, France Bleu et la presse locale étaient au rendez-vous et ont fait des reportages. Dès le lendemain, des militants associatifs de La Source prenaient contact pour organiser la défense du Centre culturel.

Une grande partie des employés et des militants qui se mobilisent sont très heureux de se retrouver et de se réunir à nouveau. Après avoir aidé Babette, la caissière du supermarché Champion licenciée en septembre, à obtenir gain de cause, beaucoup déclaraient: «On va faire la pub à La Banque Postale et le directeur, comme le gérant de Champion, va avoir son heure de gloire.»