Après dix jours de congé, le travail a repris jeudi 4 janvier à l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois dans la banlieue parisienne. Mais pour un jeune ouvrier de 25 ans, ce ne fut pas le cas. La direction lui avait envoyé une lettre de licenciement pendant les vacances; et cela sans que l'entretien préalable, prévu la veille des congés, ait pu avoir lieu.

La direction avait tout organisé, croyait-elle, pour qu'il n'y ait pas de réaction et que son mauvais coup passe en douce. Mais ce jeune ouvrier est venu à l'usine ce premier jour de reprise en montrant sa lettre de licenciement. Ses proches camarades de travail ont tout de suite débrayé et, à une quarantaine, sont allés voir la direction, qui a refusé de revenir sur le licenciement. Les ouvriers sont alors retournés dans les ateliers et ont entraîné ainsi plusieurs dizaines d'autres ouvriers à débrayer également.

L'après-midi, une pétition a circulé et recueilli de nombreuses signatures. Les motifs de licenciement, présentés par la direction aux ouvriers de son équipe lors du débrayage, sont tous aussi bidons les uns que les autres. La vraie raison est que la direction veut se débarrasser des handicapés. Ce jeune l'était devenu, suite à un accident du travail survenu à l'usine même, en 2004, rendant sa main droite handicapée (40% d'incapacité reconnue par la Cotorep).

La direction affirme aujourd'hui que son objectif est «100% de productivité pour 100% des ouvriers»; elle n'a aucun scrupule pour le mettre en pratique en limitant le nombre de handicapés et en cherchant à imposer des conditions de travail de plus en plus dures, entraînant des accidents du travail et de nouveaux handicapés.

Malheureusement, la direction a réussi son mauvais coup pour ce jeune ouvrier. Mais les ouvriers ont montré qu'ils pouvaient réagir.