«À l'arrivée de la personne à mobilité réduite (PMR), le chef de service (...) se doit de se renseigner auprès de la gare destinataire quant à la capacité à le recevoir. Après réception de la réponse positive (un certain délai pouvant parfois être nécessaire), l'acheminement et sa montée jusqu'au train de la PMR peuvent être réalisés.»

Voilà un petit extrait d'une note éditée sous l'autorité de la direction régionale de la SNCF Paris Rive Gauche par le chef de gare de Juvisy (Essonne). La note précise ainsi que, dans le cas d'une réponse négative de la gare destinataire, la personne handicapée ne pourra pas prendre le train, et cela même si elle a son billet en poche! Ainsi quelqu'un qui souhaite aller prendre un train grandes lignes à Austerlitz, à partir des gares situées entre Paris-Austerlitz banlieue et Invalides, ne pourra pas le faire, puisqu'il n'y aura personne pour le faire descendre du train de banlieue. Il devrait descendre à la station Bibliothèque-Mitterrand parce que, là, quai et trains sont de plain-pied. Pour faire ensuite le trajet jusqu'à Austerlitz, il n'aurait qu'à se débrouiller. C'est d'autant plus invraisemblable que des ascenseurs ont été construits il y a peu à Austerlitz pour répondre aux problèmes des handicapés.

La note en question explique aussi que les cheminots qui prendraient l'initiative d'aider une personne handicapée à monter ou descendre d'un train sur le tronçon en question seraient rendus personnellement responsables en cas d'accident.

Si seule la stupidité d'un chef était en cause, ce serait déjà inadmissible. Mais pendant la période des fêtes qui vient de s'écouler, le manque de personnel pour aider à manoeuvrer dans les gares et les trains les appareils des personnes handicapées a été encore plus criant que d'habitude. C'est pourtant bien la SNCF qui avait placé l'année 2006 sous l'enseigne «tout faire pour les handicapés» et c'était bien Chirac qui s'était fait photographier par toutes les télés, pendant sa visite aux ascenseurs de la gare Montparnasse...