Dans une interview au journal Le Parisien du 22 décembre, Bernard Kouchner a déclaré qu'il ne répugnerait pas à se ranger derrière Nicolas Sarkozy dans un «gouvernement d'union nationale». Sans préciser où il ferait passer la frontière d'un tel gouvernement.

«Un tel régime ne me déplairait pas, a annoncé cet ancien ministre de la Santé de Lionel Jospin, à condition de s'entendre au préalable sur un programme minimum». Et, au fil de l'interview, il distille quelques réflexions sur ce que pourrait être ce programme. «Ce n'est pas en travaillant moins qu'on va gagner, proclame-t-il, mais en travaillant plus». Et il ajoute: «Personne ne peut croire que la retraite pourra être éternellement assurée, avec des gens qui travaillent moins et d'autres qui vieillissent plus et sont plus nombreux. Les Allemands, premiers exportateurs mondiaux, prennent leur retraite à 67 ans.» Le traitement du docteur Kouchner est clair: mettre à bas les 35 heures et en finir définitivement avec la retraite à 60 ans!

L'ancien ministre socialiste, qui affirme demeurer «fidèle à ce parti», et qui a tout de même précisé le 26 décembre, sur France-Inter, qu'il préférerait un gouvernement d'union nationale sous la houlette de Ségolène Royal, n'en a pas moins offert ses services au candidat d'en face! L'itinéraire peut sembler quelque peu chaotique... À moins que l'odeur de la soupe des ministères l'enivre et le fasse zigzaguer en attendant la décision des urnes.