Michelin Cholet (Maine-et-Loire) : Les grévistes font reculer un sous-traitant14/12/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/12/une2002.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Michelin Cholet (Maine-et-Loire) : Les grévistes font reculer un sous-traitant

Au 1er novembre, à l'usine de Cholet, Michelin a changé de prestataire pour le service expédition des pneus et le chargement des camions. La société Safen Onet reprenait le chantier à la place d'ISS Logistic et Transport.Les 45 salariés changeaient de patron. La direction Michelin avait précisé que c'était pour des «raisons de qualité». Les salariés n'ont pas tardé à comprendre ce que cela voulait dire.

Jusqu'à présent, ils bénéficiaient de la convention collective des transports et d'un certain nombre d'avantages en primes et en nature. Dans un premier temps, Safen Onet a voulu réduire les temps de pause et de casse-croûte, deux fois 15minutes et 30 minutes. Elle annonçait que les pauses seraient prises après chaque camion et seraient de 10 minutes. Seule la première était garantie; la deuxième tomberait la plupart du temps sur le temps de casse-croûte et l'autre ne serait pas prise du tout, ou alors en fin d'équipe.

En réduisant ces temps de repos, la direction voulait inciter les travailleurs à rester près des camions, car dans les dix minutes il y a aussi le temps de trajet pour aller à la salle de pause.

Le chargement des camions est un travail très dur: par équipe, 35 tonnes de pneus passent dans les mains d'un chargeur, car il faut les empiler à la main de telle manière qu'il y en ait un maximum par camion. L'été, les pompiers viennent arroser les bâches des camions, car il fait plus de 50 degrés dans les remorques.

À la mi-novembre, les travailleurs avaient déjà fait grève sur une équipe pour conserver leurs droits. Le 15novembre, un projet d'accord établi par l'Inspection du travail en accord avec la direction, concernant le maintien des droits et de la convention collective, était discuté avec les syndicats CGT, CFDT et FO. La direction locale de Safen Onet se disait d'accord oralement pour signer. Mais dans les jours qui suivaient elle reniait ses engagements et sortait une note de service réduisant les pauses. La semaine suivante, elle réduisait le nombre de chèques restaurant en fonction des absences, y compris pour accident de travail.

Le vendredi après-midi 1er décembre, une équipe se mettait donc en grève, relayée par une partie de l'équipe de nuit, peu nombreuse, et l'équipe du samedi matin.

Le vendredi et le samedi matin, la direction avait fait venir des salariés d'Angers et de Niort pour tenter de casser la grève. Mais ceux arrivés sur les lieux le samedi matin n'ont pas travaillé, un chef Michelin déclarant qu'il ne voulait pas de bagarre. L'inspecteur du travail s'était déplacé sur le site, le vendredi soir et le samedi matin, pour constater les faits.

Le samedi midi, la direction régionale signait l'accord maintenant la convention collective du transport pour au moins trois ans, avec les avantages maintenus. Ce n'est pas rien, car dès l'année prochaine Safen Onet aurait pu dénoncer cette convention et la remplacer par celle du nettoyage, beaucoup moins favorable. Les grévistes en tout cas sont satisfaits d'avoir fait reculer leur patron. C'est un encouragement pour l'avenir.

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