Il y a deux ans, le service des Urgences de l'hôpital Saint-Antoine était en grève pour protester contre les conditions de travail infernales. Cette année encore il se remet en grève pour les mêmes raisons. Il doit faire face à toutes sortes d'urgences et, de plus, avec la fermeture des hôpitaux qui accueillaient les personnes âgées (Charles-Foix à Ivry), des malades âgés sont également dirigés vers Saint-Antoine. Comme il n'y a pas assez de lits en aval vers où les diriger, les patients s'entassent. Ainsi, la salle d'observation prévue pour cinq personnes en reçoit jusqu'à neuf; les autres malades restent dans les couloirs, sur des brancards ou des chaises, jusqu'à parfois 48 heures!

Une seule infirmière s'occupe de tout ce monde. Les autres personnels prennent en charge des soins «techniques», mais n'ont pas le temps de s'occuper de l'accueil, de rassurer, de rendre ces Urgences humaines. L'attente prolongée des malades aux Urgences (le minimum est actuellement de douze heures) provoque parfois leur colère et le personnel doit alors faire face, en plus, à la violence de certains patients.

En fin de semaine, le personnel s'est réuni et s'est déclaré en grève sur les trois équipes. Une entrevue avec la direction a eu lieu, où il a réclamé que des lits soient mis en aval des Urgences pour accueillir les patients et améliorer la fluidité du service, afin qu'il soit enfin un vrai «passage» et non pas un «parcage» des malades, comme le constatait une infirmière.

Mardi 12décembre, une assemblée du personnel devait décider de la suite.