Les patrons de l'automobile, équipementiers comme constructeurs, sont gâtés, encore plus que les sous-traitants de l'aéronautique qui viennent de bénéficier d'une enveloppe de 130 millions. Grâce à Villepin, ils vont toucher 400 millions d'aides pour faire face à la prétendue «crise» du secteur automobile.

Ainsi, le gouvernement va reconduire en 2007, en l'augmentant, l'enveloppe de 120 millions donnée au titre de l'innovation et de la recherche. Elle va passer à 250 millions, soit 130 millions de plus. En 2006, cette enveloppe avait bénéficié surtout à PSA pour son moteur hybride diesel. En 2007, c'est Valeo qui va passer à la caisse pour un système de mise en veille du moteur lors de l'arrêt aux feux rouges.

Mais tout le monde aura son chèque et le crédit d'impôt au titre de la recherche verra son montant maximum accru. Chaque société pourra déduire de ses impôts jusqu'à 16 millions d'euros. Comme le précise le journal Les Échos, «un groupe comme Renault pourra toucher plusieurs fois ce montant au titre de ses filiales». Bilan pour les finances publiques, quelque 120 millions de recettes en moins. Enfin, le gouvernement va consacrer 150 millions à «accompagner 20000 salariés du secteur automobile» par la formation, autrement dit vers l'ANPE.

Quant à la «crise» de cette industrie, elle sert surtout à faire monter la crainte de perdre son emploi dans les entreprises de l'automobile. Elle n'atteint pas les actionnaires. Ainsi, le lendemain de l'annonce du plan de Villepin, l'équipementier Continental annonçait une hausse des dividendes versés aux actionnaires d'au moins 25%. Continental envisage de nouveaux rachats d'usines car, selon le PDG, «le groupe a encore 3 à 4 milliards d'euros disponibles» pour de telles acquisitions. Ils ont tellement d'argent qu'ils ne savent même pas si c'est 3 ou si c'est 4... on ne va pas chipoter pour si peu!

Le gouvernement vide les caisses publiques pour aider des groupes industriels riches à milliards. Voilà pourquoi nous faisons la queue à La Poste, nous nous entassons dans des transports publics bondés, nous attendons des trains en retard, nous envoyons nos enfants dans des écoles surchargées...