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Dans le monde
Oaxaca – Mexique : État de siège contre la population
La récente élection du président du Mexique Calderon continue d'être contestée par son rival Obrador et ses partisans. À Mexico, à l'occasion de l'intronisation officielle de Calderon, un pugilat a même opposé, dans l'enceinte de la Chambre, les députés des deux camps. Pendant ce temps, au sud du pays, dans une région parmi les plus pauvres du Mexique, dans l'État d'Oaxaca, et dans la capitale du même nom, la répression s'aggrave contre la population, qui réclame depuis le printemps dernier la démission du gouverneur de l'État, Ulises Ruiz, particulièrement corrompu et haï.
La mobilisation de la population était partie d'une grève des enseignants de la région. La répression n'a pas réussi à faire reculer les revendications populaires. Au contraire! Alors, après des mois de lutte, fin octobre, alors que les autorités locales et leurs hommes de main se montraient incapables de mettre un terme au mouvement, le gouvernement fédéral a envoyé à Oaxaca sa propre police fédérale.
Ces dernières semaines, les manifestations se sont succédé. Mais la répression est montée d'un cran, jour après jour. Le nombre de victimes depuis le début du mouvement au printemps dernier s'élève maintenant à des dizaines. Fin octobre, le gouvernement mexicain avait justifié l'envoi de ses troupes par les nouvelles victimes tuées par la police locale. Aujourd'hui, s'ajoutent à la liste les victimes des troupes fédérales.
Ces jours derniers, la répression a franchi un nouveau palier. «Finie la tolérance», a déclaré le général commandant les forces de la police fédérale. Des militants ou des personnes prises au hasard ont été arrêtées et emprisonnées dans des pénitenciers du nord du Mexique. Les dénonciations vont bon train. Les disparus se compteraient par dizaines.
Le gouverneur détesté a beau affirmer que «tout ceci est en train de rentrer dans l'ordre», il n'est pas dit qu'ils arriveront à leurs fins.