Les contrats d’avenir : Payer son propre salaire pour travailler07/12/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/12/une2001.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les contrats d’avenir : Payer son propre salaire pour travailler

Le nombre d'allocataires du RMI aurait légèrement baissé (-0,4%) au troisième trimestre de 2006, selon les chiffres publiés par la Caisse nationale d'allocations familiales (CNAF). Au total, le nombre de Rmistes s'est élevé au 30septembre à 1107500 personnes contre 1111900 personnes au 30juin. Selon la CNAF «cette stabilisation contraste avec la hausse continue des effectifs observés de la mi-2002 à la fin 2005 et peut être reliée à l'amélioration sensible du marché du travail observée depuis plus d'un an et au rôle joué par les dispositifs d'aide à l'emploi.»

Mais beaucoup de travailleurs qui ont signé un contrat d'avenir par exemple, contrat créé par la loi de cohésion sociale, ont pu voir ce qu'il en était de ces dispositifs et en quoi, souvent, ils n'améliorent pas leur revenu.

Le contrat d'avenir est un contrat précaire destiné aux Rmistes ou aux bénéficiaires de l'allocation spécifique de solidarité (ASS), de l'allocation parent isolé (API) ou de l'allocation aux adultes handicapés (AAH) qui sont embauchés par des associations ou des collectivités territoriales. Il s'agit d'un contrat à durée déterminé de deux ans, de 26heures hebdomadaires, rémunérées sur la base du smic.

Il est théoriquement prévu que la personne embauchée en contrat d'avenir continue de percevoir son allocation (RMI, ASS, AAH ou API) pendant trois mois. Mais celle-ci est «diminuée en principe du montant de l'aide forfaitaire versée à l'employeur» précise un texte du ministère de l'Emploi. Le problème c'est que cette aide forfaitaire versée à l'employeur, par l'État ou le Conseil général, est égale au montant de l'allocation de RMI garanti à une personne isolée, soit 433,06 euros au 1erjanvier 2006.

Autrement dit, l'État aide l'employeur à payer le salaire du travailleur embauché en contrat d'avenir avec le RMI de ce dernier! C'est ainsi qu'une femme seule avec deux enfants qui croyait pouvoir cumuler son travail dans le cadre d'un contrat d'avenir avec son RMI pendant trois mois a appris que son RMI était supprimé. Une femme qui, elle, touchait une allocation adulte handicapé d'un montant de 610 euros s'est vu proposer un contrat d'avenir qui lui fait perdre pratiquement l'intégralité de son allocation, cette allocation étant reversée à son employeur. Comme elle le dit, finalement, «on paye notre employeur pour aller travailler». L'association Agir contre le Chômage, (AC!) a recueilli nombre de témoignages similaires de travailleuses et de travailleurs qui ont ainsi été trompés.

Comme on peut le constater, si amélioration il y a, elle n'est que dans les statistiques, pas dans le vie des travailleurs, bien au contraire!

Partager