Tobler: une petite usine de métallurgie de précision qui fournit à l'industrie automobile des mandrins et toutes sortes de systèmes de serrage. Extérieurement, c'est une PME un peu familiale de moins de 100salariés, mais aussi une unité d'une multinationale suédoise qui se porte très bien: Sandvik. Sur le site du groupe, on lit que les commandes ont augmenté de 14% au dernier trimestre et les profits de 26%.

Pourtant, cela n'empêche pas le directeur de dire que les commandes de Tobler sont insuffisantes. Des bruits de suppressions d'emplois couraient depuis plusieurs mois et dans la semaine du 11novembre, le directeur a fait la tournée des services pour parler d'un plan, du style «retroussez-vous les manches». Malgré les questions posées, rien n'était dit sur les emplois.

Il n'a pas fallu attendre huit jours pour comprendre: un CE extraordinaire a été convoqué, pour entériner quatre suppressions d'emploi dont trois licenciements secs!

Les délégués ont refusé les licenciements et, surtout, les travailleurs se sont rassemblés par deux fois pour protester. Après l'annonce du plan, c'est quasiment toute l'usine qui était là, atelier et bureaux mélangés, ce qui est rare. Mais cela n'a pas suffi à faire reculer le directeur.

Pourtant, pour ce groupe riche à milliards, ce ne serait rien de maintenir ces quatre emplois ou de reclasser les travailleurs.