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- Lutte ouvrière n°2000
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Dans les entreprises
Québécor : Après Strasbourg, Mary-sur-Marne, Corbeil... L’usine d’Hellemmes est visée
Québécor, deuxième imprimeur mondial, a décidé de fermer le site d'Hellemmes, avec à la clef 260 suppressions d'emplois, dont 230 en CDI et 30 intérimaires.
Cette entreprise qui tournait 24 heures sur 24, semaine et week-end, à pleine charge jusqu'au 18 octobre, décide brusquement de fermer ses portes parce que le patron et les actionnaires veulent réorganiser leur production. Ils devraient gagner encore plus, en empochant au passage de nouvelles subventions, en transférant le travail à 100 km de là, à Charleroi en Belgique.
Pour le patron, Hellemmes ne serait pas profitable. Mais les travailleurs savent que ce site a largement engraissé les actionnaires ces dernières années. Depuis que Québécor l'a racheté, ceux-ci ont ponctionné plus de 60 millions d'euros. Alors un certain nombre de travailleurs commencent à dire que les salariés qui ont fait le travail devraient récupérer au moins la même somme que les actionnaires, soit 250 000 euros par travailleur. D'autant que le groupe Québécor se porte très bien, fait des bénéfices et que, rien que pour le troisième trimestre 2006, ceux-ci ont augmenté de 49%.
Depuis l'annonce de la fermeture, les travailleurs essaient de protester par tous les moyens possibles. Ils essaient en particulier de s'associer au maximum de travailleurs qui luttent dans la région. Par exemple, la manifestation à Auchan pour soutenir un militant menacé de sanction pour avoir dénoncé les caisses minutes, invasion de l'imprimerie Heliolys Decoster pour dénoncer l'attitude du patron qui avait frappé une inspectrice du travail enceinte, distribution de tracts chez Plasty touché par une liquidation, préparation d'un rassemblement à Lille avec les salariés de Cadence innovation (sous-traitance automobile) en liquidation judiciaire, Bosal (fabrication de pots d'échappement), les pompiers en lutte... Leur PDG a dû aussi discuter plus longtemps que prévu quand il est venu présenter son «plan social».
Les travailleurs refusent cette fermeture: si le patron veut moderniser, ce ne sont pas les capitaux qui lui font défaut. En tout cas personne ne doit se retrouver à la rue. Si des emplois sont supprimés, que le patron paye une retraite à 50ans. Les intérimaires doivent être traités comme les embauchés.
Si un repreneur était trouvé, il n'est pas question non plus de le croire sur parole. Comme le disait lui-même le patron de la papeterie Stora qui ferme près de Douai, il y a plein de repreneurs bidons. Alors il est normal que, pour ne pas partir chez un repreneur avec rien, l'idée des 250 000 euros fasse son chemin.