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- Lutte ouvrière n°2000
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Leur société
Proviseurs et principaux dans la rue : «Chef d’orchestre, oui! Homme-orchestre, non!»
Plusieurs milliers de proviseurs de lycées et principaux de collèges, près du tiers de la profession, ont manifesté dimanche 26 novembre à Paris pour réclamer de pouvoir exercer leur fonction dans des conditions correctes.
Ils en ont assez de l'accumulation des tâches administratives les plus diverses qu'ils n'ont pas le temps d'effectuer toutes, même en faisant des semaines de travail de 45 heures et plus. À l'abondance de courriers et de consignes émanant du ministère ou des rectorats qu'ils doivent éplucher et retransmettre au personnel, s'ajoute la gestion des bourses des élèves, de leurs titres de transport; il leur faut organiser des réunions pédagogiques, recevoir les familles d'élèves en difficulté, s'occuper de la nutrition, assurer la formation des jeunes à la sécurité routière et aux premiers secours, lutter contre les addictions, etc.
Aux yeux des chefs d'établissement, leur mission devrait avant tout être pédagogique, en veillant à ce que l'établissement fonctionne correctement pour qu'il y ait une bonne ambiance de travail, et en appuyant ou promouvant toutes les initiatives permettant de faire progresser les élèves. Au lieu de cela, ils se retrouvent à devoir jouer les «hommes-orchestre», ainsi que le dénonçait une de leurs banderoles, la surcharge de travail administratif étant amplifiée par le manque de personnel: les collèges et lycées ne disposent en général que d'une secrétaire.
Pour pallier cette insuffisance, le ministère de l'Éducation nationale a créé des «emplois vie scolaire». Mais c'est une charge supplémentaire qui incombe aux chefs d'établissement, directement chargés du recrutement, et qui deviennent ainsi à leur corps défendant des employeurs de droit privé.
Et en plus de toutes les tâches administratives qu'ils doivent assurer, ils sont directement responsables de tout problème ou accident qui peut survenir dans l'établissement, même si ce n'est pas de leur fait.
Des moyens financiers et en personnel, permettant d'assurer de bonnes conditions d'étude pour leurs élèves, voilà ce que réclament les chefs d'établissement.