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- Lutte ouvrière n°2000
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Leur société
Les revenus en France selon l’INSEE : Près du quart de la population confronté à la pauvreté
Selon un rapport de l'INSEE, en 2004, près de 7millions de personnes -6 860000 selon le chiffre exact du rapport- survivaient chaque mois avec moins de 788euros, cette valeur étant estimée être le seuil de pauvreté.
Pour définir cette limite censée tracer la frontière entre les pauvres et les autres, les statisticiens calculent le revenu mensuel médian de la population -le niveau de revenu qui partage la population en deux groupes de même nombre- et qui, en France, était évalué à 1314 euros en 2004. Quant au seuil de pauvreté, il est estimé à 60% de ce revenu médian, c'est-à-dire à 788euros. Soit dit en passant, 60% est le critère européen mais le critère français, lui, est fixé à 50% et établit donc le seuil de pauvreté à 667euros de revenus mensuels; et c'est ainsi qu'en retenant ce critère, le nombre de pauvres tombe alors comme par enchantement à 3,6millions de personnes.
Quoiqu'il en soit, selon l'enquête de l'INSEE menée sur les revenus des ménages entre 1996 et 2004, le nombre de ceux qui vivaient en dessous du seuil de pauvreté a baissé pendant cette période. Alors qu'ils représentaient 13,5% de la population française en 1996, ils étaient 11,7% en 2004. À cette annonce, certains médias se sont repus de la nouvelle sur l'air la pauvreté a reculé et tout va mieux mais l'étude est loin de cet optimisme. Car l'INSEE estime que, outre ce qu'elle nomme cette pauvreté monétaire, il faut apprécier les conditions de vie réelles et, entre autres, le problème crucial du logement. C'est alors près du quart de la population (22%, soit plus de 13 millions de personnes), qui est confronté à la pauvreté! Celle-ci, dit l'enquête, grandit dans toutes les villes, s'accroît aussi bien pour les femmes seules avec leurs enfants que pour les familles nombreuses, augmente chez les travailleurs au chômage comme chez les retraités, affecte une proportion plus importante de diplômés de l'enseignement supérieur que de non-diplômés...
Ainsi, alors qu'à l'autre bout une minorité s'enrichit avec insolence, la pauvreté augmente et la condition ouvrière se dégrade.