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Leur société
Enseignement primaire : Économies surles remplacements et la formation
Mercredi 22 novembre, un millier de directeurs d'écoles primaires ont manifesté à Paris, à l'appel du SNUipp et du SGEN-CFDT, pour protester contre leurs surcharges de travail. Ils ont appelé à poursuivre la grève administrative qu'ils mènent depuis sept ans pour obtenir de l'Éducation nationale le temps et les moyens nécessaires à leur travail.
En mai dernier un syndicat, le SE-UNSA, a signé un protocole avec le gouvernement, contre l'avis de la grande majorité du personnel. Près d'une école sur deux qui ont d'une à trois classes n'ont toujours pas de décharge pour la direction. Avant la mise en place du protocole, les directeurs d'écoles de plus de cinq classes étaient déchargés de leur travail d'enseignement par des instituteurs-remplaçants une journée par semaine, plus parfois un samedi matin. Avec la nouvelle disposition, ce samedi matin a souvent disparu.
Les directeurs d'écoles de quatre classes, eux, disposent dorénavant d'une journée dans leur horaire pour effectuer le travail administratif, et d'une prime de 15 euros comme tous les directeurs. Mais un financement supplémentaire de cette journée n'a nullement été mis en place. Il est pris sur la formation.
Les directeurs d'école sont remplacés, non plus par des instituteurs-remplaçants, mais par des étudiants de deuxième année de l'Institut universitaire de formation des maîtres (IUFM). Le ministère présente cela comme l'occasion pour les élèves-professeurs d'avoir cent heures de plus sur le terrain et d'être vite confrontés à des problèmes très concrets. Mais tout d'abord, les directeurs et les autres maîtres n'ont pas le temps d'aider les élèves-professeurs dans leur travail. La formation générale des élèves-professeurs est amputée de 17jours de cours à l'IUFM. Et le ministère réalise ainsi une économie de 1700 postes d'instituteurs-remplaçants à l'échelle nationale.
À Lille, ces stagiaires ne pouvant plus remplacer les instituteurs et institutrices qui partent en formation continue, le rectorat a supprimé trente pour cent de la formation continue. En deux ans, les deux tiers du temps de formation continue des instituteurs auront disparu.
Le gouvernement bavarde sur la nécessaire formation des enseignants mais, dans les faits, celle-ci est compromise par sa politique d'économies.