Tchad - Centrafrique : Une intervention militaire soutenue par l'armée française.22/11/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/11/une1999.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Tchad - Centrafrique : Une intervention militaire soutenue par l'armée française.

Le Tchad vient d'intervenir militairement contre une rébellion installée dans le nord-ouest de la République centrafricaine. Cela fait suite à l'instauration, début novembre, de l'état d'urgence dans la majeure partie du territoire, ainsi qu'au rétablissement de la censure. Pour se justifier, le régime d'Idriss Déby prétend que "les intérêts vitaux du Tchad seraient menacés" et qu'il lui fallait être solidaire de son voisin centrafricain.

En fait, menacé sur plusieurs fronts, le gouvernement tchadien semble à bout de souffle. D'une part, il subit les contrecoups de la guerre que mène depuis plusieurs années son voisin soudanais au Darfour, et qui a provoqué l'installation de milliers de réfugiés dans l'est du Tchad. D'autre part, il est confronté à une opposition de plus en plus menaçante, notamment à plusieurs groupes rebelles établis dans le sud et l'est du pays, ainsi qu'en Centrafrique. En avril dernier, ces groupes armés hostiles à la dictature d'Idriss Déby sont arrivés jusqu'aux portes de la capitale tchadienne, avant d'être repoussés par l'intervention conjointe des troupes fidèles au régime et des éléments de l'armée française stationnant depuis plus de vingt ans au Tchad.

En intervenant militairement aujourd'hui, Déby semble avoir voulu prendre l'opposition de vitesse. Aux centaines d'hommes appuyés par des blindés qui ont été déployés en Centrafrique, d'autres associés à des forces centrafricaines devraient s'ajouter pour attaquer la zone tenue par les rebelles de l'Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR) au nord-est du Tchad. La France devrait prendre part à cette intervention militaire, en apportant non seulement un soutien logistique mais aussi des "conseillers militaires armés".

Pour l'impérialisme français, il s'agit une fois encore d'affirmer son implication dans cette région et de montrer que les dictateurs locaux peuvent compter sur le soutien de ses troupes, pourvu qu'ils défendent les intérêts des trusts français. L'intérêt des populations tchadienne et centrafricaine n'a rien à voir dans cette affaire.

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