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- Lutte ouvrière n°1999
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Leur société
Promesses non tenues et pénibilité du travail : Les pompiers manifestent.
"Les pompiers, enfants gâtés de la République", titrait Le Figaro du mardi 21 novembre, jour où les pompiers professionnels appelaient à une nouvelle manifestation pour demander leur départ à la retraite à taux plein à 55 ans et une prime de 70 euros, manifestation au cours de laquelle ils allaient se heurter à la police.
À en croire ce journal, les pompiers seraient bien payés pour un temps de travail effectif très bas, et ils auraient besoin de cotiser moins longtemps que les autres salariés du privé avant de pouvoir prendre leur retraite. Le Figaro cite aussi un rapport rédigé par un député UMP qui prétend que les pompiers seraient des "privilégiés" ! Alors qu'ils mettent en avant, à juste titre, la pénibilité de leur travail, ce député répond qu'ils ne travailleraient en fait que l'équivalent de 220 jours par an, puisqu'ils doivent assurer entre 90 et 115 vacations de 24 heures par an, et qu'en plus ils ne font rien pendant la moitié de leur temps de service ; et le reste du temps, leurs interventions consistent majoritairement à secourir des personnes, 10 % seulement à lutter contre les incendies. Et puis, si leurs salaires sont trop bas, rien ne les empêche de gagner plus en étant pompiers volontaires après leur temps de service !
Bref, la droite s'en prend aux pompiers comme elle le fait à l'égard des autres catégories de travailleurs lorsqu'elles réclament de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail.
Pourtant, le gouvernement avait fait des promesses aux pompiers professionnels, mais elles ne sont pas allées au-delà des discours. La prime de 72 euros mensuels qu'ils avaient obtenue début juillet dernier leur a été ôtée à la fin du mois : il s'agissait paraît-il d'une erreur administrative ! Et quand les pompiers réclament de pouvoir prendre leur retraite à taux plein à 55 ans, le gouvernement leur répond que c'est déjà possible, puisqu'ils bénéficient d'un bonus d'une année de cotisations au régime des retraites chaque cinq ans d'activité. Sauf que, depuis la réforme Fillon de 2003, la durée de cotisations est passée de 37,5 à 40 annuités. Même en tenant compte du bonus, les pompiers doivent travailler jusqu'à 60 ans pour percevoir leur retraite à taux plein.
En demandant une prime de 70 euros et la garantie d'une retraite décente à 55 ans, les pompiers réclament simplement que le gouvernement tienne ses engagements.