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- Lutte ouvrière n°1999
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Israël-Palestine : En dépit des résolutions de l'ONU, Ehoud Olmert persiste et signe.
Face à la réprobation générale provoquée par le pilonnage de la ville de Beit Hanoun dans la bande de Gaza et les dizaines de morts qu'il a provoqués, l'Assemblée générale de l'ONU a adopté le 17 novembre une résolution condamnant l'offensive militaire israélienne. Elle appelle au retrait immédiat de l'armée israélienne de ce territoire et demande la mise en place d'une commission d'enquête sur ces bombardements. Elle demande aussi en parallèle l'arrêt des tirs de roquettes palestiniens sur Israël.
La totalité des membres de l'Union européenne ont voté pour cette résolution, se joignant aux pays arabes, tandis que les États-Unis et l'Australie se rangeaient du côté d'Israël. Dix jours auparavant, les États-Unis avaient déjà opposé leur veto à un projet de résolution du Conseil de sécurité, présenté par le groupe des États arabes, le jugeant "de parti pris contre Israël et politiquement motivé".
Le vote de la résolution du 17 novembre à une grande majorité des États représentés n'aura probablement pas le pouvoir de changer l'image que s'est forgée l'ONU auprès des peuples du Moyen-Orient, celle d'une assemblée impuissante ou complice des puissances impérialistes et surtout de la principale, les États-Unis. Il n'a malheureusement pas eu plus d'effet sur la politique du gouvernement d'Ehoud Olmert, qui a décidé de continuer les raids aériens meurtriers sur Gaza, tuant de nouveau cinq Palestiniens, pendant que le Premier ministre dénonçait les "donneurs de leçons" de l'ONU.
Si la population palestinienne n'a pas grand-chose à attendre des résolutions onusiennes, elle a aussi fait reculer l'aviation israélienne qui, ces jours derniers, a renoncé à détruire l'habitation d'un combattant, au nord de Gaza. Plusieurs centaines de voisins et amis s'étaient rassemblés autour de la maison, dans le but de bloquer l'ordre de bombardement. De la même façon, des groupes de femmes avaient déjà, auparavant, permis à plusieurs dizaines de combattants arrêtés de se libérer, bien que les militaires israéliens aient tout de même tiré et tué deux d'entre elles.
Le gouvernement d'Ehoud Olmert persiste dans sa politique d'écrasement de la population de Gaza sous les privations et les bombes. Mais celle-ci apparaît de plus en plus comme menant à l'impasse. En continuant leurs tirs de roquette, les groupes palestiniens qui en sont les auteurs cherchent d'ailleurs à démontrer que toutes les attaques israéliennes ne pourront les empêcher de continuer, et qu'elles sont par conséquent impuissantes à assurer la sécurité de la population israélienne, comme le prétend le gouvernement Olmert.
Outre l'exaspération en Palestine, cette fuite en avant d'Olmert provoque également des remous en Israël. Jusque dans son propre gouvernement, des ministres de son propre parti, Tzipi Livni ou Meir Chetrit, ont déclaré ouvertement que cette politique ne mène nulle part.
Pour le moment, Ehoud Olmert campe sur ses positions, fort de l'appui des États-Unis. Ce sont les Palestiniens qui en paient le prix. C'est aussi la population israélienne qui subit les conséquences de la poursuite d'une aventure guerrière, après celle menée contre le Liban cet été, parce que son gouvernement s'obstine à nier les droits du peuple palestinien.