La quasi-totalité des Conseils régionaux viennent d'augmenter, à hauteur du maximum autorisé, la fraction de la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP) qui leur revient dorénavant.

La décision de l'État d'accorder une partie de la TIPP aux Conseils régionaux vise à leur permettre de faire face aux nouvelles dépenses liées au transfert d'activités de l'État vers les régions. C'est le cas, par exemple, de la rémunération des agents administratifs et ouvriers des lycées qui, avec la décentralisation, relèvent désormais des Conseils régionaux.

En ce qui concerne la TIPP, il en coûtera désormais un centime ou deux de plus par litre pour les automobilistes, ce qui multiplié par cent ou mille litres représentera un surcoût non négligeable pour chacun d'entre eux.

Les présidents des Conseils régionaux appartiennent la plupart du temps au Parti Socialiste. Ils déclarent qu'ils n'ont pas le choix, qu'ils ne font qu'appliquer ce qu'autorise la loi et que c'est leur seul moyen de faire face aux nouvelles dépenses.

Que l'État se défausse sur les régions relève d'une attitude politique. En revanche, il n'est pas possible de croire les présidents de région lorsqu'ils déclarent qu'ils n'auraient pas d'autre choix que de faire payer les usagers. Lorsqu'il s'agit d'aider le patronat de la région, ils savent trouver l'argent. Ils ne sont pas avares en subventions. Au lieu de taxer les automobilistes, en particulier ceux qui ont besoin de leur véhicule pour se déplacer, se rendre au travail, ils pourraient donc commencer par supprimer les subventions et autres avantages qui ne profitent qu'aux plus riches.