Mardi 7 novembre, le Medef et tous les syndicats se réunissaient pour discuter, une fois de plus, de l'avenir des retraites complémentaires, puisque les «partenaires sociaux» sont gestionnaires de l'ARRCO et de l'AGIRC, qui regroupent les caisses de retraite complémentaire des salariés et de l'encadrement du privé.

Les retraites complémentaires des salariés du privé peuvent représenter une partie importante des pensions. Pour ceux qui ont pu cotiser tout au long de leur vie professionnelle, la partie «retraite complémentaire» peut dépasser 30% et même 60% du total de la pension d'un retraité.

L'accord signé en 1996 avait déjà été en net recul sur ce qui se faisait auparavant, en adoptant un nouveau mode de calcul sur les points de retraite complémentaire, très défavorable aux futurs retraités. Une étude faite par la même ARRCO estime à 30% la perte que les futurs retraités vont subir en 2030, par rapport à ce qu'ils auraient touché si l'ancien calcul était resté en vigueur.

Mais pour les dirigeants patronaux, cette régression annoncée ne suffit pas. En mettant en avant, comme ils en ont l'habitude, des «études», des «projections» catastrophiques sur l'équilibre financier futur des régimes complémentaires, les représentants du Medef veulent encore durcir les paramètres d'obtention des points de retraite complémentaire.

Alors, cette manière de présenter les comptes, en noircissant le tableau et surtout en refusant d'envisager de faire payer les seuls qui devraient mettre la main à la poche, les employeurs, ressemble comme deux gouttes d'eau à la communication gouvernementale concernant les retraites de la Caisse Vieillesse et vise le même résultat: la diminution des retraites des salariés.