Visteon - Rougegoutte (90) : Coup de sang contre les suppressions d'emplois.25/10/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/10/une1995.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Visteon - Rougegoutte (90) : Coup de sang contre les suppressions d'emplois.

Lundi 23 octobre, la grève a démarré à 13 heures à l'usine Visteon de Rougegoutte dans le Territoire de Belfort pour protester contre un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) qui mériterait mieux le nom de "plan de saccage de l'emploi" puisqu'il prévoit 108 licenciements sur les 420 salariés de l'entreprise. Excédés par ces licenciements, les travailleurs ont répondu massivement à l'appel de l'intersyndicale CGT-CFDT-CGC.

Depuis, l'usine est bloquée. Les grévistes revendiquent des indemnités de licenciement dix fois supérieures à celles que proposait la direction qui allaient de 1500 à 7500 euros pour plus de 14 ans d'ancienneté. Les travailleurs veulent également que les départs se fassent uniquement au volontariat. Parmi les grévistes - près de 60 % des effectifs - beaucoup de professionnels ou de personnel des bureaux n'avaient jamais fait grève.

Cette grève a provoqué la paralysie des chaînes de production de Peugeot à Mulhouse: Visteon produit pour PSA les tableaux de bord pour les C4 et les 307 montées à Mulhouse. Plus de tableaux de bord, plus de voitures! Du coup, la direction poursuit devant les tribunaux neuf grévistes accusés de bloquer les camions. En juin dernier, Peugeot avait déjà été bloqué par la grève de Visteon lors de l'annonce du plan de suppressions d'emplois, et il y a quelques semaines, c'étaient les travailleurs licenciés de Dalphimétal à Cernay qui bloquaient à leur tour la production de l'usine.

Comme tous les sous-traitants, Visteon (50000 salariés dans 24 pays et 170 usines) se dit dans une situation difficile. Mais ils ont bien du mal à émouvoir les travailleurs. Les experts mandatés dans le cadre du plan antisocial ont amplement démontré qu'il y avait de l'argent, sans parler de mouvements de fonds étranges avec des filiales en Hollande, et ailleurs, filiales dont personne n'avait jamais entendu parler. De plus, les bénéfices du groupe, qualifiés par la presse boursière de "solides résultats", se sont élevés à 50 millions de dollars au second trimestre. D'ailleurs le cours de l'action a augmenté de près de 25 % depuis le début de l'année. Alors, qu'ils ne viennent pas pleurer sur leur sort!

Comme tous les équipementiers, Visteon massacre les emplois pour accroître les profits des actionnaires. En 1980, près de 145000 travailleurs étaient employés chez les équipementiers automobiles. Ils n'étaient plus que 90000 en 2005 alors que le chiffre d'affaires du secteur a été multiplié quasiment par quatre dans le même temps! Moins d'effectifs, plus de chiffre d'affaires... les portefeuilles des actionnaires ont été bien équipés. Il n'y a pas de raison que les profits accumulés ne servent pas maintenant à garantir l'avenir des travailleurs.

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