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- Lutte ouvrière n°1993
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Leur société
La riposte du monde du travail s'impose.
Le 14 octobre, les manifestations des employés de Gaz de France et d'EDF devraient être renforcées par d'autres catégories de salariés ainsi que par les usagers, que les syndicats appellent à protester contre les prévisibles hausses des tarifs. Mais, outre la privatisation de Gaz de France, la liste des attaques contre les salariés est longue.
Diverses journées d'action syndicales ont déjà eu lieu et certaines confédérations syndicales ont déjà fait connaître d'autres dates, pour de nouvelles journées. Le 19 octobre, en Île-de-France, doit se tenir un rassemblement des retraités, dans le cadre d'une "semaine bleue" où seront défendues des revendications comme l'augmentation de 200 euros mensuels des retraites et pensions. Le 23 octobre, les travailleurs de France Télécom sont appelés à faire grève sur la dégradation des conditions de travail, liée évidemment aux restrictions de moyens et aux suppressions de postes et se traduisant notamment par un étalement des horaires. Le 26 octobre, la Fédération CGT de la métallurgie annonce, comme "première étape", une journée de mobilisation sur les salaires. Chez les cheminots, la CGT, Sud-rail, FO et la FGAAC se sont rencontrées récemment et prononcées pour un mouvement de grève le 8 novembre, contre les restructurations et la privatisation de certains services, pour les salaires et les embauches. À l'Éducation nationale, on peut à nouveau s'attendre à des mouvements, l'Unsen-CGT, par exemple, évoquant des "prolongements indispensables" à la journée d'action du 28 septembre.
Dans toutes les catégories, dans tous les secteurs, le patronat est à l'offensive contre les emplois et les salaires. Partout l'exploitation se renforce, la précarité se généralise. Le gouvernement, de son côté, suit la même voie dans tous les services sous son contrôle.
Les problèmes rencontrés par l'ensemble de la classe ouvrière sont fondamentalement les mêmes. C'est donc une réponse d'ensemble qu'il faudrait opposer à cette politique, pour contrecarrer l'offensive patronale et gouvernementale.
Les organisations syndicales justifient l'organisation en ordre dispersé de ces journées d'action différentes par la nécessité de tester les réactions et la mobilisation. Soit. Mais pourquoi ne pas dire dès maintenant que ces journées ne peuvent être que des étapes, devant permettre de préparer une mobilisation d'ensemble?
Au-delà des calculs ou des hésitations des confédérations syndicales, les travailleurs, eux, doivent se saisir de toutes les occasions pour faire entendre leur mécontentment. Chacune de ces journées doit être une occasion pour le monde du travail d'exprimer le rejet du "tout pour le profit, tout pour les actionnaires". Plus elles seront réussies, plus elles renforceront la confiance en eux-mêmes des travailleurs et des militants aujourd'hui démoralisés. Seule manière d'aller vers une mobilisation d'ensemble, pour forcer patronat et gouvernement à reculer.