Ex-squatters de Cachan : Recul du gouvernement.11/10/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/10/une1993.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Ex-squatters de Cachan : Recul du gouvernement.

Les occupants du gymnase de Cachan ont commencé à rejoindre différents centres d'hébergement en région parisienne, en application de l'accord signé vendredi 7 octobre. Cet accord a précisé également que les sans-papiers concernés ne seraient pas inquiétés le temps que leur dossier soit examiné.

C'est incontestablement un recul de la part du gouvernement, et en particulier du ministère de l'Intérieur: depuis un mois et demi, il laissait pourrir la situation, en en rejetant la responsabilité sur le maire de Cachan et sur les associations de soutien, accusées par Sarkozy de manipulation et de jusqu'au-boutisme. La situation était devenue insupportable en raison de l'entassement et du manque d'hygiène dans le gymnase de Cachan où la municipalité les avait accueillis. Des sans-papiers, grévistes de la faim, se trouvaient dans un état inquiétant. Le gouvernement a finalement accepté d'entamer des pourparlers en prenant comme médiateurs d'autres associations qu'il jugeait plus conciliantes, comme France Terre d'Asile, SOS racisme et la Licra (Ligue contre le racisme et l'antisémitisme) et il a dû reculer.

Cela dit, tout n'est pas réglé. Le nombre exact d'occupants et donc de relogements à prévoir a été âprement négocié et certains se plaignent d'avoir été oubliés. Si des relogés disent se trouver effectivement mieux dans des foyers à Créteil ou à Stains, ceux qui avaient été envoyés loin, dans les Yvelines, à Porcheville, sont revenus quand ils se sont rendu compte qu'il leur faudrait plus de quatre heures de trajet par jour pour aller travailler. Quant aux sans-papiers, qui seraient plus de 170, un conseiller de Sarkozy a dit que la plupart de leurs dossiers avaient déjà été examinés par la préfecture et que ceux qui pouvaient être "repêchés" l'avaient été.

Le ministre de l'Intérieur a aussi insisté sur l'aspect provisoire du séjour de ces sans-papiers ainsi que sur l'aspect provisoire du relogement de tous en déclarant qu'"il ne suffit pas d'occuper un local pour passer devant ceux qui demandent des HLM" depuis longtemps. Un peu de démagogie en période préélectorale ne peut nuire au candidat Sarkozy!

Si une première bataille a été gagnée grâce à la détermination des expulsés de Cachan et à la solidarité qu'ils ont rencontrée, leur lutte continue.

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