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- Lutte ouvrière n°1993
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Leur société
Dans de la Vienne : Licenciements en série.
En six mois de temps, diverses entreprises de la Vienne ont annoncé ou procédé à de nombreuses suppressions d'emplois. Ce sont 816 postes de travail qui disparaissent, et des dizaines d'autres sont menacés à terme. Les conséquences sont catastrophiques pour de nombreuses familles ouvrières, d'autant plus que deux des entreprises concernées étaient des employeurs importants dans le sud-est du département.
Ainsi, le 9 octobre, Marie-Surgelés, une usine implantée à Mirebeau, vient d'annoncer la suppression de 108 emplois. Quelques jours avant, le PDG d'Aubade, entreprise fabriquant des sous-vêtements de luxe et localisée à Saint-Savin et à La Trimouille, liquidait 171 emplois (sur un effectif de 280 salariés) du fait d'une délocalisation d'une partie des activités en Tunisie. Quali-Phone, un centre d'appels situé au Futuroscope, près de Poitiers, licencie neuf salariés. Fabris, une usine de Châtellerault, sous-traitante de l'industrie automobile et appartenant au groupe à capitaux italiens Euralcom, supprime au minimum 52 emplois (sur un total de 483). Fin août-début septembre, le groupe italien Snaidero annonçait ce que beaucoup craignaient depuis plusieurs mois: la fermeture pure et simple de Domoform, entreprise fabriquant des meubles de cuisine en kit et localisée à Montmorillon (à 20 km de Saint-Savin). Ce sont 238 salariés qui sont mis à la porte.
Indar (ex-Royco), qui avait licencié neuf salariés en avril dernier, est depuis juin en redressement judiciaire du fait du retrait de son principal client, la multinationale Unilever: 56 emplois sont sur la sellette. Le comptoir européen de la confiserie, usine appartenant au richissime groupe Cadbury, annonçait en avril dernier 46 suppressions d'emplois sur un effectif de 258 salariés. Michelin, qui a fermé son usine de Poitiers, envoyait, vers la fin mars, 111 lettres de licenciement aux travailleurs refusant les mesures de mutation dans d'autres usines du groupe, situées parfois à plusieurs centaines de kilomètres.
Les patrons cherchent à peine à justifier leurs décisions, d'autres ne se donnent pas cette peine. Les dirigeants d'Aubade, par exemple, avancent de prétendus problèmes de compétitivité et de baisse de chiffre d'affaires. Mais le PDG du groupe suisse Calida, qui possède Aubade, annonçait, en mars 2006, la progression du bénéfice de l'entreprise et ce, pour la troisième année consécutive, tout en ambitionnant d'atteindre une marge de 10 à 12% dans les années à venir. L'usine Fabris fait, quant à elle, les frais d'opérations de rachat entre investisseurs, et la direction affiche sa volonté d'"assainir la situation". Quoi qu'il en soit, quelles que soient les raisons invoquées, ce sont les travailleurs qui payent le prix fort pour la rapacité des capitalistes.