Le 26 septembre, à l'hôpital psychiatrique Esquirol de Saint-Maurice (Val-de-Marne), 180 personnes sur les 1300 employés ont voté la grève, à l'appel des syndicats SUD et CGT. La décision fut prise de s'inviter, le lendemain, au conseil d'administration.

Le 27 septembre, dès 8h30, 80 grévistes entraient dans la salle du conseil d'administration pour dénoncer le sous-effectif chronique, conséquence d'années de budgets insuffisants. Ils dirent aussi leur ras-le-bol des conditions de travail et d'exécution des soins, qui se dégradent de jour en jour. La gestion de la direction fut aussi dénoncée. Pour boucler son budget, celle-ci rogne encore plus sur tout ce qui touche au personnel: pas ou peu d'embauches, suppression des budgets de remplacement pour faire appel à des intérimaires, suppression des stages de formation professionnelle, etc. Les grévistes exigèrent du conseil d'administration qu'il demande des budgets supplémentaires, ainsi qu'un rendez-vous au ministère de la Santé. Quant à la représentante de l'Agence régionale de l'hospitalisation, l'ARH, l'autorité de tutelle, elle ne réussit qu'à se faire huer lorsqu'elle demanda au personnel encore plus d'efforts...

Les grévistes sont sortis contents, notamment d'avoir vu le directeur, d'ordinaire si arrogant, dans ses petits souliers.

Depuis, le mouvement se traduit diversement selon les services de l'hôpital: arrêts de travail d'une heure, abandon de certaines tâches... Des grévistes militent pour accroître la mobilisation, distribuent des tracts à la population, aux entrées du métro, sur les marchés.

Vue comme une étape, la préparation du rendez-vous au ministère se poursuit et il y a également dans l'air l'idée que la mobilisation pourrait faire tache d'huile dans d'autres hôpitaux subissant la même politique de restrictions.