L'UMP vient de tenir sa Convention sur le logement, clôturée par un discours de Sarkozy dont l'essentiel a été consacré au logement social.

Selon Sarkozy le manque de logements sociaux serait dû au fait que ceux qui les occupent s'y incrustent. Il faut donc les pousser dehors, soit en augmentant les loyers dès que leurs revenus s'améliorent (et même s'ils ne s'améliorent pas), soit en leur proposant d'acheter leur appartement. «La propriété est la meilleure des protections contre la précarité», ose-t-il déclarer, en oubliant qu'on peut tout aussi bien perdre son toit quand on devient incapable de payer les mensualités de remboursement d'un crédit d'acquisition à une banque, que le loyer à un propriétaire.

Car lorsque Sarkozy parle de revendre les logements sociaux à leurs locataires, il ne s'adresse pas, prioritairement, aux locataires des immeubles les mieux situés et les plus confortables, ni aux locataires les plus aisés, qui paient un surloyer. Ceux-là sont une aubaine pour les sociétés HLM, qui sont satisfaites de percevoir régulièrement les loyers.

Non, si Sarkozy vante la propriété immobilière aux locataires des HLM, c'est aux plus pauvres d'entre eux qu'il s'adresse, pour leur faire une proposition qui, outre qu'elle n'est même pas accessible à tous, consiste trop souvent à faire acheter des logements vieillis, dont l'entretien devient lourd, voire plus lourd qu'un loyer, dans des immeubles dégradés et dans des quartiers eux aussi souvent laissés à l'abandon.

Mise en pratique, une telle politique permettrait aux organismes HLM de se décharger de bâtiments qu'ils ne veulent plus gérer, mais en aucun cas d'améliorer l'accès au logement de ceux qui en ont le plus besoin.