Après les résultats records du groupe Crédit Agricole, 3,9milliards d'euros de bénéfices en 2005, en forte hausse, de 55,6%, par rapport à l'année précédente, c'est encore mieux en 2006 car, pour le seul premier trimestre la hausse est de... 43%. Le président de la banque peut annoncer aux gros actionnaires une rentabilité de 19%. On est bien loin des 2,75% du Livret A!

Des performances "remarquables" et "excellentes", une "vive progression" et une "forte accélération": les dirigeants du Crédit Agricole ne savent plus quel adjectif utiliser pour qualifier les résultats semestriels de la banque.

Caisses régionales, Le Crédit Lyonnais, Calyon, tous les secteurs et les filiales du groupe participent à la croissance. Le Crédit Lyonnais tient une bonne place dans le palmarès, avec une croissance de 25% des bénéfices. Les 2% d'augmentation des salaires accordés en début d'année font pâle figure face à ces chiffres.

Si les patrons se vantent que les charges d'exploitation sont bien maîtrisées, le personnel, lui, se sent d'autant plus floué. Dans bien des secteurs, le manque d'effectifs se fait sentir. S'il y a des embauches, elles ne remplacent pas partout, et de loin, les départs en retraite et préretraite. De plus l'offensive commerciale accroît la charge de travail. Il faut ouvrir de nouveaux comptes et placer de nouveaux produits (assurances, etc.), comme en témoignent les très nombreux spots publicitaires qui envahissent les écrans de télévision.

En juin, un débrayage a eu lieu au Crédit Lyonnais pour protester contre le manque d'effectifs et les conditions de travail. À force de plastronner avec les résultats, les banquiers pourraient bien susciter la réponse qu'ils méritent.