Limoges : Les sans-papiers dans leur cinquième semaine de grève de la faim06/09/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/09/une1988.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Limoges : Les sans-papiers dans leur cinquième semaine de grève de la faim

Les sans-papiers de Limoges qui, après deux semaines de grève de la faim début juillet, ont de nouveau cessé de s'alimenter depuis le 7 août (voir LO n° 1980 et 1986) entrent donc dans leur cinquième semaine de grève de la faim. Ils ne sont plus 44 mais 43 dans le local, rue du Maupas, car l'un d'entre eux, Diaby Karamba, un Guinéen de 36 ans a été arrêté et placé en garde à vue alors qu'il se rendait en voiture voir son épouse, enceinte et en situation régulière. Le prétexte a été le fait que son permis de conduire soit guinéen et pas français. Il faisait l'objet d'un arrêté de reconduite à la frontière signé en août par le préfet. Le tribunal administratif a rejeté son recours et il a immédiatement été transféré au centre de rétention de Palaiseau, sans que son avocate ait été avertie et ait eu le temps de lui faire signer son pourvoi en appel. À l'heure où nous écrivons il a sans doute déjà été embarqué dans un avion en direction de la Guinée.

Depuis une semaine, la grève de la faim des sans-papiers de Limoges est connue sur le plan national. Les sans-papiers qui demandent leur régularisation ont reçu le soutien de personnalités politiques de gauche et d'extrême gauche (verts, PC, LCR) et notamment d'Arlette Laguiller qui a adressé une lettre au préfet de la Haute-Vienne. Lundi 4 septembre, ils ont reçu la visite des comédiennes Josiane Balasko et Valérie Lang et du sportif Stéphane Diagana, ce qui a permis de médiatiser un peu plus leur action.

Mais le préfet persiste et signe: il refuse de réexaminer leur situation prétendant avoir des consignes strictes du ministère de l'Intérieur. Il est à craindre que des expulsions comme celle de Diaby Karamba se renouvellent ou même que la préfecture, qui ne peut les expulser d'un local municipal sans l'autorisation du maire PS, puisse obtenir de la DDASS une évacuation pour raisons sanitaires.

Les grévistes de la faim sont décidés à continuer leur action «jusqu'à la régularisation ou jusqu'à la mort» car ils ne supportent plus la situation de clandestinité et de précarité qui est leur lot ici et parce que, pour beaucoup d'entre eux, un retour au pays d'origine signifie une misère encore plus terrible et même la mort. Des manifestations ont toujours lieu deux fois par semaine de leur local à la préfecture pour demander leur régularisation au préfet et les militants de Lutte Ouvrière y sont bien sûr présents.

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