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Leur société
Juppé le retour : Main basse sur la mairie
«Pousse-toi de là que je m'y remette», c'est en substance ce que Juppé a déclaré à Hugues Martin, l'actuel maire de Bordeaux. Ce dernier a occupé le poste depuis que Juppé s'est exilé au Canada, après sa condamnation à quatorze mois de prison avec sursis et un an d'inéligibilité, dans le cadre de l'affaire des emplois fictifs du RPR.
Hugues Martin a obtempéré, comme les élus de l'UMP qui constituent la majorité du Conseil municipal. Résultat, leur démission entraîne la tenue de nouvelles élections municipales, un an et demi avant la date, normalement prévue en mars 2008. Juppé pourra briguer de nouveau la place de maire et envisager, s'il est élu espère-t-il, une nouvelle carrière nationale.
Bien entendu, les élus de l'opposition qui n'ont rien demandé seront obligés, eux aussi, de retourner devant les électeurs.
Mais en attendant, il faut bien constater que si des électeurs souhaitaient renvoyer dans leurs foyers des élus parce que, par exemple, ils ne mèneraient pas la politique qu'ils avaient promise (cas fréquent!), ils n'auraient absolument aucun moyen ni de le faire, ni de leur imposer un changement de politique, ni d'appeler à de nouvelles élections. Une fois les élus en place, leurs électeurs ne peuvent révoquer aucun d'entre eux.
Mais Juppé, lui, a pu obtenir qu'une cinquantaine d'élus débarrassent le plancher pour servir ses ambitions sous prétexte qu'il a «la passion de la politique», comme il le dit!