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- Lutte ouvrière n°1987
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Dans le monde
Etats-Unis : Depuis 2001,c’est la «reprise»... des profits
Sous le titre «Quelle est la valeur de la présente reprise économique?», un organisme américain* vient d'effectuer une comparaison des valeurs de sept indicateurs économiques entre l'actuelle reprise -qui dure depuis novembre 2001- et les neuf précédentes reprises économiques qui se sont succédé depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Pour cinq de ces indicateurs -Produit national brut, consommation, investissements hors logements, salaires, emploi- les chiffres des quatre dernières années sont inférieurs à la moyenne de ces données pour les neuf reprises économiques précédentes.
Pour les salaires, ils n'ont progressé depuis 2001, en moyenne, que de 1,6% par an, alors que la moyenne pour les reprises précédentes était de 3,7% par an.
Pour l'emploi, mesuré pour le secteur privé, les chiffres de sa croissance pour les périodes post-2001 et pré-2001 sont respectivement, là aussi en moyenne annuelle, de 0,7% et de 2,4%.
Par contre, et bien évidemment ceci explique cela, les deux seuls indicateurs pour lesquels la reprise actuelle fait mieux que les précédentes sont la richesse et les profits des grandes sociétés. Pour ces derniers, la croissance moyenne depuis 2001 est de 14,4% par an, alors qu'elle était de 6,8% par an entre 1945 et 2001.
Pour compléter, on peut citer ce qu'est actuellement le salaire minimum à l'échelle du pays (certains États l'ayant fixé un peu au-dessus) : 5,15 dollars de l'heure. Inchangé depuis 1997, il touche 11% de la force de travail (soit 14,9 millions de travailleurs), et c'est véritablement un salaire de misère. Il ne représente que 31% du salaire horaire annuel moyen. Compte tenu de l'inflation, ce salaire minimum est même inférieur à ce qu'il était en 1995.
En 2005, une personne payée au salaire minimum, ayant travaillé 40 heures par semaine tout au long de l'année et élevant seule deux enfants, avait un revenu annuel de 14 177 dollars, soit 11% en dessous du seuil de pauvreté.
Jean MASSARDIER
* Center on Budget and Policy Priorities