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Leur société
Rafale : Dassault a des représentants au gouvernement
L'avion de chasse Rafale de Dassault, qui n'a jusqu'ici intéressé que l'armée française, a failli une nouvelle fois voir s'élargir sa clientèle puisque l'Arabie Saoudite, voulant renouveler sa flotte, avait fait mine de vouloir s'en procurer. Mais au final, ce sont 72 exemplaires du modèle européen concurrent, l'Eurofighter Typhoon, qui lui ont été préférés. Cet appareil, commercialisé par le consortium européen EADS, est produit en particulier par le britannique BAE Systems et l'italien Alenia/Finmeccanica.
Le Rafale n'a décidément pas de chance; il a été battu successivement par les modèles américains de Lockheed Martin et Boeing pour les marchés des armées des Pays-Bas, de la Corée du Sud, puis à Singapour en 2005. Mais le producteur du Rafale reste confiant.
Il faut dire qu'il a trouvé pour plaider sa cause une certaine Michèle Alliot-Marie, ministre de la Défense qui expliquait en juin dernier que «les clients sont dans le domaine de l'armement, comme tous les acheteurs. Ils sont rassurés quand ils voient que le pays vendeur s'équipe lui aussi de ce qu'ils veulent acheter».
Elle a donc battu sa coulpe en évoquant les «retards» pris par la France pour passer commande: «L'Eurofighter comme le JSF (Joint Strike Fighter) américain ont été créés après. Si nous avions pu équiper nos forces il y a 15 ou 20 ans, nous aurions été seuls sur le marché et le Rafale aurait été très largement vendu».
À ce jour, ce sont 34 Rafale qui ont été livrés à l'armée française, sur 120 exemplaires commandés pour le moment, sachant que le ministère de la Défense estime les «besoins» (si l'on ose dire) à un total de 294 appareils.
En somme, si Dassault ne vend pas à l'Arabie Saoudite, qu'on se rassure: il vendra toujours, et au prix fort, à l'État français, dont il est un protégé et dont les ministres lui servent de publicitaires.
En tout cas, il a, paraît-il, déjà commencé à faire campagne auprès des candidats à la présidentielle afin de s'assurer de leur futur soutien, pardon, de s'assurer de ses prochains représentants de commerce.