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Leur société
Emploi : Borloo en flagrant délit de boniment
Un récent rapport dû à l'IGAS (Inspection générale des affaires sociales) et à l'IGF (Inspection générale des finances) a fait le point sur les ACI, les Ateliers et Chantiers d'insertion, une des nombreuses formes de contrat aidé dont Borloo se vante qu'ils permettent de battre en brèche le chômage.
Ces structures sont chargées de la «réinsertion professionnelle des personnes les plus éloignées de l'emploi». Bel euphémisme pour désigner des RMIstes, des handicapés, des chômeurs trop jeunes ou trop âgés, les chômeurs de longue durée. D'après les dernières statistiques (qui portent sur l'année 2004), ces ACI représentaient 2300 structures, qui avaient signé au total 64000 contrats aidés. À l'époque, ces contrats, tous précaires et à temps partiel, s'appelaient «Contrat emploi solidarité» et «Contrat d'empoi consolidé». Pour la plupart, les ACI sont de toutes petites structures, à forme associative pour 90% d'entre elles, dont beaucoup travaillent pour le bâtiment. Plus d'un tiers ne bénéficient d'aucune recette commerciale. Elles fonctionnent toutes de façon prédominante à l'aide de subventions publiques qui atteindront 750 millions d'euros en 2006, dont 250 millions versés par les départements et les communes.
La loi de cohésion sociale, le Plan Borloo, a même diminué leur financement, avec comme conséquence la diminution de 15% du nombre de ces contrats aidés. La suppression des CES et des CEC, et leur remplacement par les CAE (contrat d'accompagnement dans l'emploi) et les contrats d'avenir (CA) s'est traduite par une prise en charge moins importante de la part de l'État. Un responsable associatif chiffre à 200 euros par mois et par contrat d'insertion cette diminution des aides.
Mais c'est sur le bilan de la réinsertion que le rapport est édifiant. En 2004, seulement le quart des personnes sorties de ces ACI ont retrouvé un emploi salarié. Plus précisément, à peine 10% ont obtenu un CDI ou un CDD de plus de six mois. Au minimum, 60% des salariés sortis des contrats d'insertion des ACI reviennent au chômage et à l'inactivité ou sont perdus de vue.
Ces contrats d'insertion n'ont dans la réalité qu'un résultat bien maigre dans la durée. Ils ont permis, et permettent toujours, au gouvernement de faire disparaître des statistiques du chômage quelques dizaines de milliers de demandeurs d'emplois, mais certainement pas de créer de véritables emplois. Alors, sans emplois créés, comment oser parler de réinsertion?