Depuis l'annonce de la maladie de Fidel Castro, les commentateurs s'en donnent à coeur joie. À défaut d'originalité journalistique, ils déploient leur imagination. Ainsi, on a pu lire que le chef de l'État cubain serait mort, mais que les autorités refuseraient de l'annoncer. Puis quand les premières photos ont été publiées par Granma, le journal proche du régime castriste, les mêmes ou d'autres ont laissé percer leur scepticisme. Les photos étaient «soigneusement choisies par les autorités» a-t-on pu entendre, manière de souligner le caractère mystérieux, fourbe, en un mot totalitaire, de ce régime qui calcule tout et camoufle la vérité à sa population et aux journalistes, c'est-à-dire, pour ces plumitifs qui ne se prennent pas pour rien, «à l'opinion internationale».

Depuis, on a pu voir les images-vidéo de Castro au côté de son frère, Raoul, et de Chavez, le président du Venezuela.

Le régime cubain fait sans doute dans le secret permanent, y compris sur l'état de santé de son chef. Mais il faut avoir la vue basse pour laisser entendre que ce n'est pas en France qu'on verrait cela. Car que dire alors de ces dirigeants français qui, comme Pompidou en 1974 ou plus près de nous Mitterrand, ont tenu cachée jusqu'à leur mort leur maladie, allant jusqu'à faire publier des faux bilans de santé?